TDM tandem

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Du 22 au 29 Juin : Le centre du Pérou, 2ème partie

Après notre arrêt à Oyon, la journée suivante doit nous permettre de rejoindre « Abra Rapaz ». Nous commençons à voir de nombreux troupeaux d’alpagas le long de la piste, ceux-ci sont le plus souvent blancs, un peu plus petits et plus arrondis que les lamas. Alors que nous arrivons au niveau du  col, la piste s’arrête sur un portail où il est clairement indiqué que l’accès est interdit aux personnes non autorisées. Voilà qui est bien embêtant. Notre topo n’est plus à jour, la mine a agrandi son périmètre d’exploitation et cette piste est désormais une voie sans issue ! Bien entendu aucun panneau ne l’indiquait avant. Tout cela est bien gentils mais nous venons de faire 1000m d’ascension et n’avons aucune envie de rebrousser chemin. On ouvre donc le portail et on s’engage. La sécurité de la mine finit par nous tomber dessus et nous escorte jusqu’à l’autre côté de la mine (on avait peur qu’ils nous obligent à rebrousser chemin…). De là nous redescendons à Picoy où nous dormons à proximité d’un beau complexe thermal (trop beau pour être à l’initiative des Péruviens, il semblerait que les Canadiens y soient pour quelques chose).

 

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Sur la montée


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Voie sans issue avant l'arrivée au col


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A proximité de Abra Rapaz (4940m)

 

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Redescente du col, escortés par la voiture de sécurité

 

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Village de Rapaz

 

Le lendemain, à 7h, avant d’entamer notre col du jour, on profite de ces thermes en accès libre (disons qu’à cette heure ci il n’y a encore personne pour vous demander de payer et les bassins sont accessibles). On soupçonne toute la petite ville à proximité de se servir des thermes comme de leur baignoire. Juste pour illustrer, l’endroit où nous avons passé la nuit n’avait même pas de salle de bain…. Enfin on n’est pas fou, on a veillé à utiliser un bassin où l’eau est continuellement renouvelée.

 

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Thermes de Picoy

 

Ce moment de détente ne fut pas de trop car nous entamons l’une des ascensions les plus dures du voyage avec plus d’une quinzaine de kilomètres de montée en piste avec une pente de 9% de moyenne (donc parfois plus), trop pour notre tandem chargé. Surtout que notre chaine en fin de vie nous fait des siennes et les maillons lâchent les uns après les autres. Bref, on poussera sur de nombreux tronçons. En parlant d’effort, parlons aussi du carbu : nous tournons beaucoup au pain, fromage et miel au Pérou. Le fromage de brebis ou de vache se trouve très facilement et agrémente tous les féculents, même s’il manque parfois cruellement de goût. Le pain se trouve presque partout à notre plus grand plaisir et remplace l’avoine le matin dont nous avons fini par saturer (la poudre de noix de coco, les rondelles de bananes, le lait en poudre et la cannelle l’ont bien agrémenté mais n’ont pas empêché que l’on finisse par s’en lasser).Le miel est parfois plus dure à trouver, surtout en altitude, et agrémente toutes les pauses dès lors qu’on a du pain. On a du mal à s’en passer quand on n’en trouve pas. Bref, la redescente de ce col sera marqué par des formations rocheuses impressionnantes comme le montre les photos.

 

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Ascension Abra Chucopampa : dur dur!


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Troupeaux d'alpagas


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Sur la redescente


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 A peine redescendus que nous entamons l’ascension suivante cette fois ci beaucoup plus soft. Nous quittons provisoirement « the great divide » pour visiter un autre paysage d’exception : le « Bosque de Piedras ». Après un bivouac à mi chemin, nous atteignons l’un des rares cols signalé par un panneau. Sur le côté s’étendent des sortes de dunes de terre rose. Nous posons le tandem et montons à pied jusqu’en haut des dunes où les paysages à 360°  sont juste à couper le souffle : d’immenses lacs, des montagnes aux pans roses et orange, des étendues vertes phosphorescentes et des pics enneigés au loin, le tout est juste magnifique ! Nous redescendons et passons à proximité de ces mêmes « lagunas » : lamas, alpagas ne sont jamais bien loin mais la surprise c’est qu’il y a aussi des flamands roses ! 

 

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Bivouac à mi chemin


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Peu avant le col


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Arrivée au col


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Depuis les dunes


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Sur la redescente


DSC06705.JPGVillage Santa Rosario, entre 2 immenses lagunes


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Flamand rose en vol

 

Nous atteignons finalement la ville de Huayllay où la maison paroissiale nous offre une superbe chambre pour deux nuits. Cette ville nous sert de base le lendemain pour partir à vide visiter le « Bosque de Piedras », un autre paysage insolite du Pérou ! Sur des dizaines de kilomètres carrés s’élèvent des rochers de toutes tailles et de toute forme, créant ainsi l’impression d’une forêt de pierre. Nous atteignons le site au milieu d’une brume, due au dégagement de vapeur par les eaux thermales qui zigzag à proximité. Le tout donne une ambiance surnaturelle et mystérieuse. Nous nous immergeons en tandem et à pied au milieu de ce décors qui une fois encore nous fait fortement penser aux Seigneur des Anneaux et qui diffère totalement des paysages que nous avons vu jusque là. Le reste de la journée sera consacré à du repos et de l’utilitaire.

 

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Bosque de Piedras


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Nous rejoignons à nouveau le lendemain « the great divide », toujours au milieu de superbes décors et des dizaines de lagunes qui bordent la piste. Encore de nouvelles couleurs au programme : rouge, bleu… Cette piste n’en finit pas de nous surprendre. Pour la première fois, il n’y a pas vraiment de longue ascension journalière mais plutôt une succession de montées/descentes autour de 4500m d’altitude. Les paysages sont aussi plus ouverts et on distingue la piste sur des kilomètres, serpentant au milieu des vallées et montagnes. Nous avons sur nous toutes nos couches : gants, bonnets, doudounes, veste coupe vent et ceci même dans les montées. Nous arrivons le soir au village de Yantac, probablement le plus haut village que nous ayons vu dans notre voyage, à plus de 4600m d’altitude. Le maire nous laisse utiliser une salle du bâtiment municipal pour la nuit ce qui nous permet d’être à l’abri du vent.

 

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Le lendemain matin, nouveau changement d’ambiance, tout a gelé durant la nuit et les paysages sont recouverts d’une bonne couche de givre. Nous prenons la piste à 7h du matin, avec un petit -5°C, on se caille ! Nos chaussures réparées par les cordonniers de tous les pays que nous avons traversés sont des vraies passoires et l’air s’y engouffre sans la moindre résistance. Nous descendons dans la brume en attendant impatiemment que le soleil paraisse, on croise des moutons et des chevaux givrés a  qui ça à l’air de poser moins de problème que nous. Nous arrivons finalement au village de Marcapomacocha où on dégotte un petit chocolat chaud avoine et où on attend que le soleil pointe son nez. Nous empruntons une piste privée où l’on nous demande nos papiers d’identité. Cette piste longe à nouveau une immense lagune avec de nombreux oiseaux dont des mouettes andines et surtout des centaines de flamand roses qu’il est dure d’approcher sans provoquer un envol groupé. Nous sommes étonnés de voir des flamands roses à deux reprises à de si hautes altitudes. Quizz de savoir s’ils se nourrissent vraiment de crevettes ? En tous cas, à chaque fois que nous en voyons, l’eau a une couleur rouge à proximité : hasard ? On bivouac finalement en face des flamands roses. Rebelotte pour le froid sauf que cette fois ci nous sommes sous tente et qu’au réveil tente et tandem sont recouverts de givre. On arrive enfin à Paccha, terminus de notre piste où nous rejoignons l’asphalte.

 

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Départ glacial


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Moutons givrés

 

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Encore des flamingos


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Mouettes andines


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Ces deux semaines à sillonner les Andes centrales Péruviennes nous en ont mis plein les yeux. Nous avons pris conscience de l’ampleur du réseau de pistes Péruvien, un régal à sillonner en vélo, d’autant qu’il y a suffisamment de petits village pour se ravitailler tous les 1 ou 2 jours. Le froid reste modéré au vue des altitudes mais les températures fraiches en soirée/matinée et négatives la nuit ont tout de même pesé un peu à Elise. Nous avons fait le plein de grands espaces, de montagnes aux multiples couleurs, de lagunes, de beaux bivouacs, de petits villages perdus et accessibles uniquement par piste. Nous sommes prêt à passer à autre chose avec en vue la visite de Cuzco et de ses environs dont le célèbre Machu Picchu : à suivre.




Le parcours Huaraz – La Oroya en quelques chiffres :

-          Distance : 619 km (dont 504 km en piste)

-          Nombre de cols : 9 dont 7 à plus de 4700m

  • Punta Huarapasca : 4820m
  • Punta Huarapasca 2 : 4880m
  • Punta Iscopampa : 3886m
  • Punta Shinga : 4247m
  • Punta Raura : 4839m
  • Abra Rapaz : 4940m
  • Abra Chucopampa : 4860m
  • Abra Antajirca : 4770m
  • Abra Alpamarca : 4710m

-          Altitude mini : 3 053m

-          Altitude maxi : 4 940m

-          Dénivelé positif cumulé : > 12 000 m

-        Nombre de jours : 15 jours et demi (12 jours de tandem, ½ journée pause genou, ½ journée pause pour pluie, 2 journées repos, ½  journée visite Bosque de Piedras)

-          Massifs traversés et/ou longés : Cordillera Blanca, Cordillera Huayhuash, Cordillera Raura

-       Problèmes mécaniques : 1 casse de béquille, 1 poc sur le cadre, 2 crevaisons, 8 « casses » de maillon de chaine, 1 casse d’attache sacoche

-          Nuitées : 8 bivouacs, 3 hôtels, 2 nuits en maison paroissiale, 1 nuit en salle communale

 

 

Quelques infos sur les cordillères :

 

Cordillera Blanca : Elle est composée de plus de 50 pics de 5700m ou plus. Le plus haut sommet est le Huascaran (6 768m), point culminant du Pérou. Le parc national Huascaran englobe pratiquement toute la Cordillera Blanca au dessus de 4000m. Il comprend plus de 600 glaciers et près de 300 lacs.

Cordillera Huayhuash : Plus au Sud, comprend de très nombreux sommets dont le deuxième plus haut sommet du pays, le Yrupaja (6 634m) ainsi que 5 autres sommets à plus de 6000m.

Cordillera Raura : Situé à proximité de la cordillera Huayhuash. Son plus haut pic, le Cerro Santa Rosaqui s’élève  à 5725m.

 

 

Quelques infos sur les mines :

 

L’exploitation minière constitue la première source de revenus au Pérou (Zinc, Plomb, Argent, Cuivre et Or) et les hauts plateaux du centre y contribuent pour une large part. Ces activités ont un impact très fort sur la destruction de l’environnement : pollution de l’eau, contamination de l’air… Certaines des localités où se situent les mines seraient parmi les plus polluées au monde. L’un des objectifs de la création de parcs nationaux au Pérou est de protéger les zones en questions de la création de mine. Et cela est flagrant : sur les 7 cols que nous avons franchis à plus de 4700m, seul deux n’avaient aucune mine à proximité, et il s’agit des deux cols se trouvant dans le parc national Huascaran ! On peut se demander à quoi ressembleront tous les hauts cols Péruviens dans 500 ans…



13/07/2015
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