TDM tandem

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Du 18 Mars au 6 Avril 2015 : Le Nord du Vietnam

Le passage au Vietnam se fit par la frontière de Cau Treo, petit col paumé au milieu de la « jungle ». Ce poste frontière est connu pour être un peu « louche ». A notre arrivée, on nous demande gentiment 2$US chacun pour nous tamponner le passeport. C’est la première fois qu’on nous fait ce coup là. Le prix n’est peut être pas très cher mais verser des bakchich ne nous plait pas d’autant plus que le visa Vietnamien est sans aucun doute le plus cher que nous ayons eu jusqu’ici. Nous protestons donc calmement en disant qu’il n’y a pas de frais pour le tampon. Les deux douaniers sont de mèche et nous disent « no money, no stamp !! » tout en nous rendant nos passeports. Nous ne sommes pas pressés et restons plantés devant les guichets en laissant nos passeports en évidence sur le comptoir. On se laisse 30 minutes pour voir ce que ça donne. 10 minutes seront suffisantes et ils nous font finalement signe que nos passeports ont été tamponnés. Un moyen facile pour ces douaniers de se faire un peu d’argent de poche…. Mais pas avec nous cette fois ci…

 

En redescendant des montagnes, nous traversons probablement les plus belles forêts que nous ayons vues depuis le début du voyage, très denses, extrêmement vertes et qui semblent impénétrables.  Les villages que nous traversons changent des villages Laotiens avec des toits en tuiles et des drapeaux Vietnamiens un peu partout le long de la route. Ils alternent avec les drapeaux rouges communistes.

 

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Je ne suis pourtant pas si grand


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Toujours la canne à sucre

 

Nous emprunterons durant la semaine qui suivra la route « Ho Chi Minh », qui court du Sud au Nord dans l’arrière pays et fut construite pour la guerre du Vietnam dans un but d’acheminement du ravitaillement. Nous avions entendu beaucoup d’échos très contradictoires sur le Vietnam et nous préparions mentalement à une route monotone et sans intérêt. C’est en fait une route très sympathique que nous découvrons, peu de trafic, légèrement vallonnée sans être difficile, en bordure des chaines de montagnes ce qui nous permet d’avoir des paysages plus sympathiques qu’une route de plaine. Elle nous permet d’éviter la route N°1 qui longe la côte et récolte tout le trafic du pays.

 

Après une première journée avec une température de 37°C qui nous fait redouter les jours suivants, nous avons finalement droit à un plafond nuageux tous les jours qui suivront et les apparitions du soleil seront très très épisodiques. Une bonne chose en réalité car la chaleur par temps dégagé est juste insupportable en vélo. Le changement de temps nous rappelle aussi que nous touchons à la fin de l’hiver en Asie du Sud Est et qu’il est tant de passer à un autre continent.

 

Les paysages sur cette partie du Vietnam sont particulièrement verts et nous rappellent la plaine du Népal. Les zones de plaines sont des rizières à pertes de vues au milieu desquels les Vietnamiens repiquent ou pulvérisent des produits parfois douteux sur le riz au vu des étiquettes que nous retrouvons par terre. Deux écoles se battent, les porteurs de chapeaux chinois et les porteurs de casque type « guerre du Vietnam » même si le premier reste plus réservé aux femmes et le second d’avantage aux hommes. Nous sommes étonnés de retrouver ici de grandes zones de plantations de thé, à une altitude proche de celle de la mer, alors qu’elles se trouvaient à plus de 1500m d’altitude en Inde. Les usines de production de thé sont ici moins centralisées qu’en Inde et fleurissent un peu partout sur le côté de la route. Après en avoir goûté suite à la visite de l’une d’entre elles, nous pouvons quand même dire que le thé nous semble de bien moins bonne qualité que le thé Indien (ici les tiges ne sont d’ailleurs pas séparés des feuilles). On peut dire aussi qu’on ne le trouve pas bon car trop âpre.

 

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Retour de cultures de thé

 

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A l’image des autres pays d’Asie du Sud Est, les gens sont extrêmement souriants et agréables à notre passage. Chose amusante, le bonjour local est ici un tchuss avec  les deux doigts levés en signe de V. Les transports d’animaux sur scooter tels que les cochons est toujours d’actualité à la différence qu’ici ils transportent aussi des chiens, dont le sort est le même que celui attribué aux cochons…, à savoir finir au fin fond d’une assiette. Nous n’avons pas eu l’occasion d’en avoir au menu.

 

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Miam slurp !

 

Notre route nous amène au site de Tam coc, aussi désigné « Baie d’Halong terrestre ». Les paysages y sont grandioses, des cours d’eau sinueux serpentent au milieu des rizières d’où surgissent d’immenses pics karstiques. Les infrastructures ne laissent pas de doute, le site peut être très touristique mais nous sommes en basse saison et les touristes ne sont finalement pas si nombreux. Les bateaux qui serpentent sur les cours d’eau ont l’avantage d’être à rame, ce qui préserve le calme du site. Les points de vue en hauteur restent les plus grandioses.

 

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Site de Tam Coc


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Point de vue à "Mua Cave"

 

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Route N°1 sur laquelle nous ne restons heureusement qu'une dizaine de km

 

Après cette journée de pause, nous prenons la direction de la célèbre baie d’Halong. C’est un autre Vietnam que nous découvrons dont la beauté et le calme ne sont pas les principales qualités. Nous sommes dans la périphérie large de Hanoi, une zone très fortement industrielle et beaucoup plus peuplée. La route est plate ce qui n’est pas pour arranger la vue et nous avons même  droit à un peu de pluie…

Une fois à Haiphong, une liaison maritime miteuse dédiée aux marchandises et à quelques locaux nous amène sur l’île de Cat Ba, aux paysages similaires de ceux de la baie d’Halong, une partie de la foule en moins.

La ville de Cat Ba, principale ville de l’île ne mérite pas vraiment d’éloge avec son air de côte d’Azur. Le nom de l’île signifie en réalité « l’île des femmes ». Si l’on remonte à seulement 30 ans en arrière, la ville alors constitué d’une simple ligne de maisons en terre, n’abritait que des pêcheurs qui ne rentraient au bercail que le soir, d’où le nom de l’île. Les temps ont changé et c’est aujourd’hui une ligne d’hôtel à multiples étages que l’on voit en premier en arrivant sur l’île.

 

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Port de Cat Ba


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Vue depuis l'un des sommets du parc national

 

Mais dès lors que nous nous écartons de la ville, on découvre de superbes paysages. Notre première journée nous permet de découvrir les environs à pieds, quelques plages sympathiques et un bon point de vue que nous faisons sous un ciel menaçant comme en témoigne les photos.

 

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Vue depuis "Fort Cannon"

 

 

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Le lendemain, nous troquons notre tandem contre un kayak biplace (bien sûr !) à la demi-journée et découvrons ainsi la baie de Lan Ha. La balade est superbe, nous découvrons de grands villages flottants de pêcheurs qui s’étendent sur des criques complètes. Ces villages sont constitués de petites maisons flottantes bleues et vertes en bois dont les habitants vivent bien entendu de la pêche et de la pisciculture.  Même ici, nous avons droit aux chiens qui aboient à notre passage mais bizarrement ils ne nous coursent pas…

 

Nous arrivons ensuite au cœur du sujet, contournant un à un de nombreux pics karstiques qui émergent de l’eau et font la réputation du lieu. On voit un peu partout de belles petites plages désertes mais un arrêt sur l’une d’entre elles nous rappelle à la réalité, l’eau est sacrément polluée ! On peut penser à juste titre que le tourisme y joue un rôle important mais quand on voit les habitants des villages flottants qui jettent tous leurs déchets à l’eau, on relative sur l’impact du tourisme.

 

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Villages flottants

 

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Des plages qui interrogent


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Balade en kayak


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Après 4 heures assez physiques de kayak et avoir retrouvé notre chemin en sens inverse au milieu de ces pains de sucre qui finissent par tous se ressembler, nous sommes épuisés et lézardons l’après midi (si si une vraie demi journée sans rien faire ou presque).

 

La journée suivante, nous tombons par hasard sur ce qui sera notre découverte la plus intéressante sur l’île et probablement l’une des rares activités qui n’a que peut évoluée dans les 20 dernières années sur l’île de Cat Ba. Hors du centre touristique, à l’extrémité du port, nous découvrons plusieurs « ateliers » liés à la pêche. Le top, c’est qu’on nous laisse vadrouiller au milieu sans nous faire d’histoire.

 

Le premier est composé de grosses jarres et de grands bacs en béton où se décomposent des milliers de poissons de toutes tailles. Dans certains, seuls les têtes ont été stockées. On pense d’abord à la fabrication de farines de poissons qui serviraient pour alimenter les poissons des piscicultures (en voyant ça, le cerveau humain ne peut pas se résigner à envisager que quelque chose de comestible pour l’homme puisse en sortir). Nous comprenons par la suite en observant des femmes remplir des bouteilles en plastique d’un liquide noir que tous ces stockages servent à la fabrication de « Nuoc-mâm ». Pas étonnant que cette sauce dégage une odeur très forte de poissons ! En effet, les poissons sont mélangés à du sel et fermentent dans des jarres fermées et exposées au soleil pendant de très longues durées. Après macération, la saumure est pressée et filtrée.  Le liquide obtenu est mis en bouteille, avant de se retrouver sur presque toutes les tables vietnamiennes pour agrémenter soupes, riz et curry. Si vous consommez ce produit que l’on trouve également en France, on espère que les photos ne vous dégouteront pas à vie…. (pour nous ça n’a bizarrement pas été le cas et nous en utiliserons encore quotidiennement au Vietnam).

 


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N'est ce pas appétissant ?


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Le deuxième atelier est tout aussi intéressant, il s’agit de la pêche aux méduses. Une petite dizaine d’embarcation extrêmement rudimentaires en bambous sont à quai et déchargent des centaines de méduses issus de la pêche journalière. Certains pêcheurs sont couverts de la tête aux pieds mais d’autre déchargent les méduses à mains nus, probablement immunisés après quelques dizaines de piqures…

Un peu plus loin sur le port, ces mêmes méduses sont coupées en morceaux, d’une part le corps et les tentacules, de l’autre la belle ombrelle. La première partie est coupée en petits morceaux qui seront ensuite packagés dans des caisses en bois et revendus en masse aux chinois pour la fabrication de produits de beauté. La deuxième partie serait consommée comme plat par les Vietnamiens.

 

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Déchargement des méduses après la pêche du jour


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Jamais sans son casque...

 

Cette découverte authentique nous aura réconcilié avec cette île vampirisée par le tourisme de masse.

Notre séjour sur l’île de Cat Ba s’achève et un ferry nous ramène sur le continent, avec encore de superbes paysages qui défilent sous nos yeux durant les 45 minutes de traversée.

 

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Nous reprenons la route vers Hanoi, qui sera notre porte de sortie de l’Asie du Sud Est. Nous passons par la ville de Dong Trieu, réputé pour la céramique. Nous nous arrêtons pour en voir les étapes de fabrication passant par l’utilisation de moules et la cuisson dans d’énormes fours en briques de toutes tailles. Après peinture, certaine des céramiques obtenues sont superbes, nous en aurions bien ramené mais comme d’habitude avec notre tandem, il faut se résigner….

 

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Notre arrivée à Hanoi est plus simple que prévu même si nous découvrirons par la suite à quel point le trafic peut être important. De milliers de scooter se déplacent dans la ville et créent des flots ininterrompus en permanence. Nous n’avons pas encore évoqué la circulation au Vietnam mais nous sommes d’accord pour dire que c’est la plus chaotique depuis que nous sommes partis. Il faudrait prendre une photo à une intersection pour illustrer ce fouillis de scooter qui se croisent sans la moindre règle de priorité. La règle d’or à Hanoi : ne surtout pas montrer aux autres que vous les avez vu car dans ce cas, ils vous coupent la route sans le moindre scrupule. Autant vous dire que le piéton est loin d’avoir la priorité, même sur un passage piéton, où les voitures vous frôlent et vous forcent à vous arrêter pour les laisser passer.

 

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A Hanoi, nous sommes hébergés par Quynh, Vietnamien né en France et rentré au pays chez qui nous restons jusqu’à notre départ en avion. Le genre de contact en or sans lesquels nous nous demandons bien comment nous ferions pour régler certaine situation. Il nous simplifiera bien la tâche pour régler un à un tous les soucis du moment : réservation du taxi pour l’aéroport, fourniture des cartons pour emballer le tandem (on n’est pas peu fieres d’avoir réussi à le faire rentrer dans un carton destiné à transporter un vélo simple !, une tâche complexe qui a nécessité de démonter toujours plus d’accessoires), réparation de notre appareil photo, RDV chez l’ostéo pour moi (avec la découverte d’une scoliose à suivre), changement de nos derniers kips laotiens, coiffeur…. Nous passons de bons moments à discuter avec lui ainsi qu’avec Rocio, voyageuse solo en vélo, avec qui nous visiterons également la ville.

 

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Rocio et Quynh

 

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Une page se tourne ici, celle de l’Asie du Sud Est. Un nouveau terrain de jeu (de torture ??) s’offre à nous : les Andes, qui devraient constituer notre fil conducteur pendant les 8 prochains mois en Amérique du Sud. Affaire à suivre…..

 

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09/04/2015
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