Carnet de route
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Du 9 au 13 Décembre 2015 : Le RETOUR
Bonjour à tous,
Nous avons volé de Buenos Aires à Genève via Rome. Les bagages ont bien suivi mais nous avons laissé les 28°C en Argentine. Nous remettons toutes nos couches pour affronter l’automne français. Nous sommes attendus par Charlotte et Boris (que nous avions croisé au Pérou) pour la première soirée dans la campagne de notre cher pays. Ils nous gâtent avec un excellent repas, un lit, une douche, … tout ce qui déjà aujourd’hui, est redevenu normal. Nous avons comme à chaque fois papoté jusqu’à point d’heure.
Chez Charlotte et Boris pour notre première soirée en France à Seyssel (74)
Le décalage horaire et les petites nuits de ces derniers jours de voyage se font ressentir le vendredi matin mais le soleil, le petit dèj avec pain frais et la super bande de cyclistes motivés qui nous rejoint nous donne « la patate ». Sylvie, Anaïs L. et Etienne arrivent ensemble, accompagnés de leur monture : un VTT et un tandem Pino (Position couchée devant et normale, c'est-à-dire comme nous, à l’arrière). Pendant ce temps, nous devons remonter notre monture, tout n’est pas ajusté au top mais ça roule. Marc arrive pile quand nous terminons. Une boisson chaude, un gonflage des pneus et hop c’est parti pour une journée avec un temps magnifique. Nous avons la langue bien pendue et en plus c’est simple de parler car c’est en français. Les premiers Bonjour nous interpellent. Nous redécouvrons les belles pistes cyclables le long du Rhône, du lac du Bourget, de l’Hyère, … qui sont très agréables pour discuter avec les courageux du jour.
Notre première halte officielle du jour se fait sur le port d’Aix les bains pour un pique nique au top. Les conversations battent leur train et les arrêts ne sont pas assez longs pour dire ce que nous avons à raconter. Cyrielle vient nous retrouver quelques minutes pendant sa pause. Eh oui, il y en a qui travaillent pendant que d’autres profitent de la Savoie. Nous atteignons Chambéry (73), la ville étape du jour.
1ère journée, accompagnés par Marc, Anaïs, Etienne et Sylvie
Nous y retrouvons, Annie, Glady, Fabien, Florence, Mélody et rencontrons de nouvelles têtes. Nous passons une très bonne soirée autour d’une table encore remplie de mets locaux délicieux. Le calme de la France est décidément très agréable et nous l’apprécions d’autant plus que les dernières semaines en Argentine ne l’étaient pas du tout.
Soirée chez Annie avec Florence, Cyrielle, Marc et les voisins
L’effet décalage horaire s’atténue. Il faut être en forme, nous avons le droit à de nouvelles surprises. Le samedi est la journée tandémistes. Eric et Emilie nous surprennent en arrivant sur un beau tandem, emprunté pour l’occasion. C’est leur premier jour et ils assurent ! Charlotte et Boris nous rejoignent également en tandem. Eux, ont décidé de se mettre des handicaps aujourd’hui : 8 boules de pétanque et slackline dans les sacoches. Sinon, c’est trop facile ! Ils ont bien raison, comme ça ils ne nous laissent pas à la traine. Nous avons un peu plus de circulation que la veille sur la route mais nous papotons quand même aux arrêts. Nous pique niquons cette fois sur le parking des grottes de St Christophe. Christie, Romain, Anaïs V., Samuel et Amaury ont aussi fait le déplacement. La fraîcheur nous pousse dans un troquet PMU pour une petite pause tous ensemble. Les routes se séparent en cette fin de journée. Nous traversons les gorges de Chailles et atteignons le deuxième village étape : Domessin. Nous retrouvons mes grands parents, Esther et Kevin, un peu gelés de nous attendre depuis un bon bout de temps sur la terrasse. Nous n’utiliserons finalement pas les jeux de Charlotte et Boris mais nous profitons d’une soirée raclette autour d’une grande table ou Cyrielle, Evelyne, Florent et Tatan Jeanine nous ont rejoint.
Superbe trio de tandem (c'est beau un tandem!) ....
... avec Eric, Emilie, Boris et Charlotte
Pique nique où nous sommes rejoints par Amaury, Christie, Romain, Samuel et Anaïs
Repas raclette à Domessin (73)
A l’aube du dernier jour, nous savons que le timing va être dur à tenir. Eric et Emilie repartent en train et Charlotte et Boris retournent chez eux via le col de L'épine. Après une pause croissants chez Tatan Jeanine, nous repartons avec Florent pour les derniers km. En théorie, nous devions rejoindre Bernard à Morestel et faisons au préalable une petite pause jus de fruits à Aoste, chez la famille Rivoire. Le temps presse et plusieurs voitures nous doublent avec des chauffeurs aux têtes connues. Nous serons peut être plus nombreux que prévu à l’arrivée ?! La pression monte et nous pédalons à 30km/h pour essayer de compenser la durée des pauses discussions très agréables du matin. Nous apercevons un side-car connu au loin en reconnaissance puis une grande banderole avec beaucoup de personnes en tenues de cyclistes, …puis nous reconnaissons tout le monde petit à petit ! Je ne fais pas la liste de ce comité d’accueil formidable car ça ne fait que commencer.
Premières photos, premier journaliste, premier gros atterrissage. Nous ne sommes plus 3 à rouler mais 15. Nous ne savons plus où donner de la tête, les paysages défilent comme si nous n’étions jamais partis. Les autres cyclovoyageurs auraient donc eu raison, nous vivons tous les mêmes étapes.
Nous atteignons Boulieu où nous découvrons un autre comité d’accueil. L’émotion est très forte et nous retrouvons à nouveau pleins de têtes connues, de nouveaux bébés, … D’autres cyclistes de tous les âges se joignent à nous et les montures ne sont pas toutes conventionnelles. Nous pensons que le prochain arrêt sera dans la cour de la maison que nous avons quitté il y a 21 mois et demi sous un beau soleil. Finalement non !! De belles banderoles sont accrochées sur la toiture du lavoir de Baix et un nouveau barrage nous coupe la route, avec encore beaucoup de monde. Je verse encore des larmes. Nous ne sommes pas arrivés et nous suivons les guides jusqu’au village de Saint Baudille de la Tour. Tout le monde n’est pas parti malgré notre retard et de loin d’autres amis, membres de la famille, nous attendent avec impatience. Accolades, bisous, ….ne sont pas terminés. Ceci était la ligne droite finale, dernières photos officielles. Parmi l’assemblée, des cyclistes qui ont roulé avec nous et qui ont accéléré à la fin pour être aussi présent à notre arrivée. Une foule (oui après 2 ans de voyage tous les 2, plus de 150 personnes correspond à une foule de personne) : cyclistes, escorte à 1, 2, 3 et 4 roues, accompagnateurs, familles et amis de loin et de pas loin…, un grand buffet où chacun a participé, une estrade avec notre tandem chargé, des photos qui défilent grâce à un vidéoprojecteur, une décoration faites de photos et de drapeaux, ….C’est incroyable ! Une organisation que nous n’imaginions pas pour ce jour. Nous n’avons pas pu passer du temps avec tout le monde mais le cœur y était. Nous comprenons petit à petit que tout cela signifie que nous y sommes : LA FIN DU VOYAGE. Nous ne regrettons rien et espérons que les prochains jours ne seront pas trop durs. En fin de cette journée formidable, chacun est parti pour commencer une nouvelle semaine, reprendre le travail, …Nous avons participé timidement au rangement de la salle et sommes redescendus à Baix, accompagnés d’Esther en monocycle ! ça y est nous y sommes, le tandem est sur la béquille pour la nuit. Nous ne déballerons que le lendemain quand nous y verrons plus clair. Nous discutons cette fois à 6, les parents, Esther et Kevin autour de belles assiettes de cakes, quiches, pizzas, saucisses de St Quentin, …Sommes nous réellement partis à l’autre bout du monde ? Quand nous retrouvons notre lit, nous constatons que c’est le meilleur lit du monde, nous dormons dans le calme de la campagne française entouré de beaucoup d’amour et de joie. Il aura donc fallu pour moi une semaine pour que le soufflé retombe. Cette semaine, nous avons tout de même fait quelques petites boucles à vélos et aujourd’hui, il est démonté et en cours de maintenance.
Une partie du comité d'accueil à Boulieu
L'arrivée à la ferme de Boulieu
L'Arrivée à Baix
Comité d'accueil à Baix
L'Arrivée à St Baudille de la Tour (38) : les derniers mètres avec beaucoup de compagnie
Les deux familles
Alors, ce voyage a-t-il été à la hauteur de nos attentes ? Bien sûr que oui si ce n’est plus! Il va sans dire qu’il n’avait bien entendu rien à voir avec l’idée que nous nous en faisions avant le départ. Quelle était-elle ? On ne sait plus exactement, on s’attendait sûrement à plus de moments difficiles, de coups de mou… Nous n’essayerons pas de résumer ce voyage. Que dire, que mettre en avant ? Il a été une accumulation de superbes rencontres, spontanées ou non, de beaux paysages et de découvertes surprenantes que nous avons appréciés à part égale. Ce sont toutes ces belles choses mis à bout séparément qui font la beauté de ce voyage et non un ou deux moments clés.
Nous avons tellement de personnes à remercier que nous ne savons pas trop par où commencer :
- Toutes les personnes qui nous ont hébergé durant notre voyage que ce soit de façon spontanée ou non (warmshower…), ou aidés de multiples façon comme en nous prenant en stop, en nous offrant un rafraichissement, en nous indiquant une direction ou tout simplement en s’intéressant à notre voyage.
- La famille BERGER-BY pour tout le suivi administratif en France, le ravitaillement en tout et n’importe quoi (vêtements, pièce d’usure du tandem, nourriture française, cash…), l’aide au déménagement, la maison de transition d’avant et d’après voyage, le stockage de tout notre chez nous durant les deux ans et tant d’autres choses
- Toutes les personnes qui nous ont rejoints ce qui nous a toujours fait extrêmement plaisir surtout que nous sommes conscients de la difficulté d’organisation.
- Toutes les personnes qui nous ont gentiment proposé de nous ramener des affaires en France et qui nous ont épargné les risques de pertes (et le coût) associées aux envois postaux.
- Tous ceux qui nous ont gentiment envoyé de leur nouvelle régulièrement que ce soit par mail ou via le blog (la lecture de vos messages était toujours un bon moment !) ainsi que ceux qui ont pris le temps de nous envoyer des photos d’eux
- Toux ceux qui nous ont simplement suivi (ça prend déjà beaucoup de temps !) et qui ont pensé à nous
- Tous ceux qui ont roulé avec nous les derniers jours, qui nous ont accueillis ou rejoint le long de la route
- Toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à l’organisation de notre fête de retour et qui nous ont fait la joie de leur présence surprise à notre arrivée.
- Et nous n’oublions pas tout ceux qui ont prié pour nous car on ne peut que constater une chose, c’est que nous avons eu pour ainsi dire AUCUN pépin sérieux durant ce voyage, ce qui est une chose rare et tellement appréciable !!
- Le petit ange qui n’a pas eu beaucoup de répit !
Nous sommes bien conscients que c’est aussi grâce à vous tous que ce voyage a pu se dérouler dans d’aussi bonnes conditions et pour cela nous vous disons MERCI !
Bonne fin d'année 2015 à tous !
Et pour finir quelques citations sur le voyage :
"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. Certains pensent qu'ils font un voyage, en fait, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait."(Nicolas Bouvier)
"Le voyage est un retour vers l'essentiel."(proverbe tibétain)
« Qui a l'habitude de voyager... sait qu'il arrive toujours un moment où il faut partir."(Paolo Coelho)
"Le meilleur qu'on puisse ramener du voyage, c'est soi-même, sain et sauf."(proverbe persan)
"Voyager ajoute à sa vie."
Du 24 Novembre au 8 Décembre 2015 : Buenos Aires et le Nord Est de l'Argentine
Hola chicos,
Voilà comment les argentins nous interpellent gentiment, accompagné d’une bise. Le début de l’article sera cette fois ci davantage axé sur la vie des Portègnes, habitants de Buenos Aires que sur la faune et la flore.
La famille d’Alejandro nous accueil avec joie et curiosité à la sortie du camion. Le tandem seul dans le semi de 19m de long a fait bon voyage. Alejandro n’a pas menti quand il nous a dit qu’il avait une maison modeste mais un très grand cœur. Estela, sa femme, Milena et Augustina, ses filles et Pablo son fils mangent avec nous un repas à l’argentine, dès notre arrivée. Je m’explique, la table est remplie de viande. Il y a également salade et frites et il est 22h, l’heure du diner en Argentine. Les argentins sont de gros mangeurs de viande mais ce qu’ils préfèrent c’est l’asado de la fin de semaine. La cuisson au charbon est leur dada et il faut reconnaitre qu’ils sont vraiment très doués dans ce domaine. La viande est tendre (et grasse) donc excellente mais les quantités un peu excessives, je dirais !
Famille Ignaszewski autour d'un "pollo al disco" (poulet cuit au disque)
Depuis Ezezia, quartier résidentiel à l’extérieur de la mégalopole, où nous avons élu domicile, nous faisons notre première excursion à la capitale. Nous prenons le train et sommes spectateurs d’un défilé continu de vendeurs en tout genre qui passent d’un wagon à l’autre. L’organisation est bien rodée et l’offre diverse : de la barre de « Turron » au cahier, en passant par des porte clés et des cutters. Nous descendons du wagon à Constitucion, le Chatelet local, pour y découvrir à pied cette immense ville en commençant par l’Obelisque. Nous marchons le long des docs de Puerto Madero qui semble être le cousin architectural de la Confluence lyonnaise. Le quartier de la Recoleta, chic et riche, est facilement comparable à Paris avec, entre autre, son cimetière. Une petite glace s’impose avant de traverser les quartiers de San Nicolas et de rechercher un logement dans le centre. Nous allons dormir dans l’ancien Ritz de la ville transformé en hôtel dortoir pour voyageurs. Nous continuons notre tour le lendemain sous un ciel nuageux et un peu de pluie. Ce climat gris n’est pas désagréable car le soleil est très chaud dans cette fin de printemps argentin. Nous déambulons dans les rues du quartier San Telmo et suivons « el paso de la historieta » (parcours de la bande dessinée). Ce petit circuit est jallonné de statues de personnages de bandes dessinées qui sont nés ici, dont la célèbre Mafalda. Un petit passage sur le pont de la « Mujer » (femme) dans le quartier de Puerto Madero. La promenade le long de la réserve écologique est sympathique et les sportifs profitent du lieu pour se défouler. Nous terminons la journée par le quartier de La Boca. Un quartier en décrépitude qui laisse apparaitre des scènes de vie qui nous rappellent que ce n’est pas la joie dans tous les foyers. Des enfants qui jouent dans une cour inondée recouverte de déchets ; quatre murs où les seuls meubles sont une table et 2 chaises ; une maison où la voiture dort dans le salon… Seules les façades de tôles ondulées et colorées des rues autour du « Caminito » donnent aux visiteurs une ambiance joyeuse et paisible. Ici, le temps s’est arrêté et, comme le long de la route 66, les bonhommes de papiers partent en décrépitude. Les danseurs de Tango font leur show sur une estrade minuscule et ici, tous les bibelots possibles et inimaginables sont trouvables. Nous reprenons le train dans l’autre sens pour y retrouver les recycleurs de métaux en calèche, les goûters composés de « facturas » (ensemble de type de viennoiseries) accompagné d’un maté de yerba. Le maté de yerba est une infusion de feuilles amères issues de l’arbre qui se nomme « Yerba ». Celui-ci pousse dans la région de Missiones au Nord Est de l’Argentine et autour en Bolivie, Brésil et Uruguay. Tout le monde boit le maté, la boisson nationale, avec un pot à maté et une pipette à maté (bombillas).
Ange dans le Cimetière de Ricoleta
Personnage dans le "paso de la Historieta"
Le fameux nécessaire à maté
Quartier la Boca, el caminito
Avec Estella et Alejandro devant le feu de l'asado
L'obélisque
Nous récupérons au passage une denrée rare : un carton de vélo ! Nous bouclons celui-ci dans la soirée à la frontale.
Dernier carton
Ça y est le plus gros est fait. Nous avons longuement hésité ces derniers jours sur quel pouvait être le programme de nos 10 derniers jours de vacances. Rester à Ezezia est la dernière de nos solutions à cause du bruit ambiant qui nous empêche de nous reposer correctement (autoroute à 15m, aéroport, chiens, TV, radio, musique, mobylette, …). Nous pensions également à aller faire un petit tour en Uruguay pour visiter à la journée la ville de Colonia de l’autre coté du rio de La Plata ou faire un saut en train dans le delta du même fleuve dans le quartier du Tigre. Nous sommes mitigés par ces visites. La dernière possibilité que nous avons en tête est la découverte des Chutes d’Iguazu dans la région de Missiones, au nord est du pays, où les toucans et ce parc à la végétation tropicale me font de l’œil depuis plusieurs mois. Pendant de longues heures, nous pesons le pour et le contre. Le « dada » de Laurent : les équivalences. Je m’explique. Cette folie correspond entre autre à environ 9680 bananes équatoriennes (ça en fait des bananes !) Bref nous n’avons pas particulièrement faim au moment de la prise de décision, tirons une croix sur les 9680 bananes, et choisissons donc Iguazu sous le regard inquiet de la famille Ignaszewski craignant que l’on ne revienne pas à temps pour notre avion. Ce sera notre cadeau de Noel 2015. Je suis ravie d’autant plus que nous prenons le bus en dernière minute sans le vélo, le centre de nos préoccupations, habituellement. Nous ne sursautons pas à chaque fois que le chauffeur ouvre les soutes du bus où qu’il fait un arrêt au milieu de nulle part. Nous profitons des sièges semi cama ou cama pendant nos 37 heures de transport (aller retour). Oui, vous pouvez le dire c’est de la folie !
Nous avons pu observer depuis notre siège le delta du rio Parana de las palmas à Zarate, l’évolution de la végétation et les plantations d’arbre à yerba. Nous visitons dès le premier jour le coté Brésilien des « Cataratas » ainsi que son fabuleux parc aux oiseaux. Ce dernier est un parc de conservation des animaux et de sauvetage pour les oiseaux victimes de trafic illégal. Nous ne sommes pas dans la forêt amazonienne mais dans la « Atlantic rain forest » (foret tropicale humide atlantique). Nous le visitons cette journée là sous un ciel nuageux et quelques averses. C’est la saison des pluies, bah oui, il en faut bien un peu sinon il n’y aurait pas ces belles cascades que nous venons découvrir. Nous ne nous attardons pas vraiment devant les nandous et les flamands roses mais plutôt devant les perroquets et nous extasions devant les toucans. Ils sont extraordinaires avec leur bec multicolore et surdimensionné. Nous profitons également de tous les autres beaux oiseaux colorés de cette région. Après avoir réalisé des dizaines de photos de cette banane volante et des perroquets aux cris stridents, nous marchons le long d’une partie des 237 chutes du parc.
Des Aras bleus
Un premier toucan
Plutôt classe, non? (Toucan Toco)
Perroquet
Les nuages de gouttelettes de pluie embrument en continue la vue. Nous rencontrons nos premiers Coatis, animaux devenus friands de « galletas » (biscuits) ou de hamburgers. Les passerelles de la gorge du diable sont fermées mais ce sera pour nous faire une plus grande surprise du coté argentin. Nous rentrons en Argentine avec 2 nouveaux tampons de ce pays sur nos passeports mais nous n’aurons pas la preuve de notre rentrée sur le territoire brésilien ce coup ci, tant pis.
Chutes d'Iguazu, côté Brésilien
Ca mouille !
Après une journée de pluie continue, digne de la mousson asiatique, nous prenons le chemin de la seconde partie des chutes. La rive argentine possède 80% des chutes. Le soleil est sous-jacent, la gorge du diable ouverte, que demander de plus. Nous faisons un petit tour de train au milieu de gros papillons jaunes et parcourons les superbes installations du site qui nous permettent de profiter de points de vue époustouflants.
Des Coatis
George du diable, côté Argentin
Sur le retour, nous repassons devant les maisonnettes de fortune qui vendent aux touristes de belles orchidées et à proximité des mines de pierres « précieuses » à Wanda. Nous observons des enfants sans chaussures qui vendent de petites sculptures d’animaux en bois, jouent au foot dans l’argile rouge qui compose le sol dans cette région, …
Le Brésil, que nous ne connaissons pas, nous aura fait de l’œil pour qu’on aille le visiter. Tout ceci a attisé notre curiosité. Peut être dans plusieurs années, qui sait ?
Nous bouclons notre sac, pesons les bagages et patientons jusqu’au jour J toujours en compagnie de la famille d’Alejandro, et en faisant nos habituelles activités informatiques (tri de photos, …). Vous l’aurez compris cette fois, c’est la fin.
Si le cœur vous en dit, vous pouvez venir nous voir pour notre arrivée à Baix ou sur les routes les prochains jours. Nous reprenons le vélo en France le vendredi 11 décembre jusqu’au dimanche 13 décembre. Il y a plus de détails dans la rubrique voyage où nous détaillons les dernières étapes avec notre bicyclette si elle arrive en même temps que nous à Genève.
Une chose est sûre, l’Amérique du Sud nous aura offert des paysages des plus époustouflants et ceci du début à la fin de notre parcours. Depuis les volcans au cône parfait du Nord jusqu’aux glaciers somptueux du Sud, des déserts de cactus de la plaine aux immenses salars d’altitude, le tout jalonné d’innombrables lagunes et dans un cocktail de couleurs toujours plus bluffant. De façon générale, nous avons été surpris de traverser autant d’étendues si faiblement peuplées où le bivouac consiste très souvent à se jeter n’importe où à côté de la route/piste. Bien que l’amérique du Sud n’aie pas été le continent le plus dépaysant en termes de culture, nous avons pu apprécier les tenues traditionnelles encore bien portées en Equateur, Pérou et Bolivie et les spécialités culinaires, surtout en Argentine. La faune fut également un gros point fort avec de très nombreuses espèces, sauvages ou non, que l’on ne trouve pas chez nous et que l’on peut observer sans difficulté depuis notre vélo. Enfin, l’Espagnol a été un gros atout et nous a permis d’échanger facilement avec les locaux à la différence de l’Asie du Sud est.
« La vie commence là où notre zone de confort se termine »
Du 8 au 23 Novembre 2015 : La Patagonie Argentine
Nous vous avions laissé au Lago Villa O’higgins et plus précisément à la douane chilienne. Commence alors une après midi sportive car si les vélos sont les seuls (avec les marcheurs) à pouvoir continuer au Sud de Villa O’higgins, ce tronçon n’en est pas pour autant une partie de plaisir ! Un total de 22km plutôt bien sportif qu’il nous faudra 6h pour effectuer. Les premiers 16 kilomètres sont un semblant de piste dont l’état et la pente nous obligent déjà à pousser à plusieurs reprises. Mais la cerise sur le gâteau reste les 6 derniers kilomètres où la piste devient un véritable sentier que même un VTT non chargé ne pourrait effectuer dans la totalité sans pousser : terrains inondés, passages à gué, tronc en travers du chemin, piste en ornière…. Bref, après notre entrée en Argentine, au mieux nous poussons, mais il faut aussi acheminer séparément tandem et sacoches à plusieurs reprises, une bonne galère ! Nous n’avons jamais été aussi heureux de nous être séparé de notre remorque qui aurait nécessité autant de voyage supplémentaire que de nombre d’obstacle. Nous avons aussi eu la chance de réaliser cette section avec Laura et Adria, les 2 cyclistes espagnols qui ont pu nous aider dans les passages les plus difficiles ! Sur les 7 cyclistes que nous sommes à effectuer ce tronçon, on accuse presque tous un peu de casse sur le matériel, pour nous ce sera la énième rupture de la plaque dorsale de l’une de nos sacoches à laquelle l’étroitesse de la piste n’aura su résister.
Ca pousse (photo Adria et Laura)
Adria dans un éboulement de terrain
Arbre renversé
Retour en Argentine (photo Adria et Laura)
Nous débatant dans la bouillasse (photo Laura)
Dans les cours d'eau
Ponton rudimentaire (photo Adria)
Photo Adria et Laura
Passages en ornière (photo Adria et Laura)
Nous arrivons en fin de journée au poste de douane argentin, situé sur la rive du Lago del desierto. C’est dans ce cadre superbe que nous ferons notre bivouac du soir avec une vue magnifique sur le mont Fitz Roy au loin. Le lendemain, c’est une petite embarcation qui nous permet de traverser le Lago del desierto sans lequel il nous faudrait encore pousser le vélo pendant deux longues journées le long du lac (12km). Autant vous dire que le prix des 45min de traversée nous confirme que le capitaine sait parfaitement que nous n’avons pas d’autres options que d’embarquer à son bord…. Le lac est vraiment superbe, entouré de très nombreux glaciers de toute part.
Bivouac sur les rives du lago del Desierto avec vue sur le Fitz Roy (photo Laura)
Des Cauquenes
Le bateau qui nous fait traverser le lago del Desierto
Dernière portion de mauvaise piste et nous arrivons enfin à la petite ville touristique de El Chalten. Nous réalisons le lendemain une randonnée avec Jérémy à la journée pour accéder à la laguna de los Tres qui se situe au pied du mont Fitz Roy et poussons jusqu’à la laguna Sucia au bleu parfait. Nous sommes assez bluffés par ces pics effilés qui en imposent. Sur le retour, nous avons la chance de pouvoir observer 3 condors de très près. Ils seraient le second plus grand oiseau du monde (après une espèce marine) avec une envergure atteignant les 3,6m. Cette partie des Andes nous en aura décidément permis d’en voir beaucoup !
Condors sur la piste avant d'arriver à El Chalten
Fitz Roy
Laguna de Los Tres, enneigée
Laguna Sucia
Le lendemain, nous remettons ça avec un trek jusqu’à la Laguna Torre, au pied du sommet du même nom dont les 3 pics resteront malheureusement toute la journée dans les nuages. Au bout du sentier, le mirador Maestri nous donne tout de même une superbe vue sur le glacier Torre en contrebas.
Vue sur le glacier Torre depuis le mirador Maestri
Nous patientons une journée de plus pour reprendre la route car la météo nous annonce un fort vent de face. Bonne idée? Pas forcément, car si le vent nous est bien favorable quand nous reprenons la route, il est en revanche annoncé très violent pour les 3 prochains jours avec des prévisions de rafales à 100km/h. Et oui, nous sommes de retour en Patagonie Argentine avec ses vents de dingue. Les 90 premiers kilomètres sont un vrai bonheur, un bon vent de dos qui nous pousse sans que nous ayons presque besoin de pédaler. C’est après que ça se gâte, dès que nous effectuons un virage à 90°C. Le vent mi face – mi côté est juste démentiel et nous faisons des écarts violents à chaque bourrasque. Après 30 kilomètres d’effort intense, nous arrivons enfin au seul abri de la journée, un vieux restaurant abandonné où nous installons notre campement pour la nuit à l’abri du vent, toujours accompagnés de Adria et Laura. Le lendemain, le même schéma se reproduit. Après 60km de vent favorable que nous avalons rapidement, nous prenons la direction de El Calafate où le vent est cette fois ci de pleine face. On envisage le stop mais rouler avec Laura et Adria nous booste pour les 30 derniers kilomètres où chaque minute sera un effort. A 3 vélos en relais, on arrive tout de même à passer de 7 km/h à un maigre 10 km/h. Le carburant de la journée du peloton est le pain avec dulce de leche pour changer.
Il y a juste un peu de vent en Patagonie mais rien de grave !
Un Piche
Une fois arrivés à El Calafate, nous patientons une journée afin de profiter d’un bon créneau de soleil, louons une voiture à la journée et rallions le glacier Perito Moreno, accompagnés cette fois-ci de Lucas, Lucia et Jeremy. Le site est probablement l’un des plus scotchant que nous ayons vu de notre voyage : un immense glacier qui se dresse juste devant nous. Le premier mot qui vient à l’esprit : massif. Dure de rester de marbre face à ce bloc de glace phénoménale devant lequel on se sent vraiment petit. Le mur qui se dresse devant nous mesure 60m de haut et s’étend sur 5 kilomètres de large et 30km de long. A certains endroits, son épaisseur atteindrait même 700m. De la glace, uniquement de la glace ! Plus fascinent encore, le glacier avance de 2m par jour et est l’un des rares glaciers à ne pas être en régression! Du fait de son avancement, nous assistons à plusieurs reprises à l’effondrement de pans complets du glacier qui tombe dans le lac Argentino dans de gros fracas. Le Perito Moreno n’est en fait que l’un des 48 glaciers alimentés par le champ de glace sud de la Patagonie qui s’étend sur plus de 300 kilomètres de long !
Adria, Laura, Jeremy - Repas pizza à l'espagnol
Perito Moreno
Effondrement d'un pan de glacier
Elise, Jeremy, Lucas, Lucia
A El Calafate, nous disons au revoir à Jeremy, Adria et Laura qui s’apprêtent tous à prendre un avion de retour en Europe et reprenons la route vers le Sud. Nous n’avons rien de particulier à y faire mais cela semble être le meilleur choix pour nous rapprocher de la route 3 qui longe la côte Atlantique et dont le trafic plus important nous permettra peut être de remonter en stop jusqu’à Buenos Aires comme nous l’espérons.
Sur la route, nous observons toujours des condors, des guanacos et des nandous. Ici, le piège à guanacos, ce sont les fils barbelés qui jalonnent systématiquement chaque côté de la route. Nous avons pu observer les guanacos sauter par-dessus les barbelés. Sauf que parfois, ils se prennent les pâtes dedans et se retrouvent pris au piège, la tête à l’envers. On observe donc de très nombreux cadavres encore encastrés dans les clôtures. Ces fils barbelés nous ont toujours intrigués : il n’y a rien ni personne ici parfois seulement quelques moutons à clôturer. Alors pourquoi ces fils barbelés sans interruption sur des centaines de kilomètres ? Il semblerait que la législation argentine définisse que tout ce qui n’est pas clairement délimité appartienne à l’état….Il y a autant d’explications que d’argentins.
Le piège à guanacos
Nous dormons le soir dans le seul bâtiment (un entrepôt des services de la route) que nous aurons vu de toute la journée. Dernière soirée en compagnie de Lucas et Lucia qui prennent eux la direction de Torres del Paine au Chili.
Le lendemain, nous commençons la journée en vélo tout en faisant du stop à chaque fois qu’un véhicule nous dépasse. C’est finalement Diego qui nous prendra dans son pick up pour les 150 km suivants. Il nous parle de la Patagonie et de ses ancêtres colons (Anglais, Italiens) qui ont été les premiers à venir s’installer dans la région, cette région déserte et majoritairement peu attractive. Nous apprenons tout de même que près des Andes, les argentins cultivent quelques légumes dans cette région du globe : patates, oignons, carottes….Le reste de la pampa ne permet que d’élever du bétail.
Diego nous dépose à l’intersection peu avant Rio Gallegos où commence la route 3 qui traverse la Patagonie du Sud au Nord en direction de Buenos Aires. Notre objectif est plutôt ambitieux, rejoindre Buenos Aires en stop avec notre tandem en bagage soit une distance de 2500km tout de même. Nous avons une chance assez incroyable. A peine arrivés à l’intersection que nous voyons un semi ouvert, vide et arrêté dans le virage sur le bas côté. Nous demandons à Gaston, le chauffeur où il va. Il nous dit remonter sur Puerto Madryn, 1400km plus au Nord. Et nous voilà parti pour 21h en sa compagnie sans même avoir eu à tendre le pouce ! Le voyage se passe vraiment bien, plus de place que dans un bus, nous alternons entre discussions, musique et visionnage de séries. Nous assistons au coucher de soleil, mais pour une fois, le soleil ne disparait pas sur l’océan Atlantique mais sur le continent. Nous sommes de l’autre coté de l’Océan. A 2h du matin, nous nous arrêtons à proximité d’une station service. Gaston dort dans sa cabine, pour notre part, nous gonflons nos matelas à l’arrière du semi et dormons à la belle sous un beau ciel étoilé, que notre fatigue ne nous permettra pas d’admirer bien longtemps. La section que nous parcourons est toujours digne de la Patagonie Argentine, pampa et mini vallons à l’infini. Ils nous auraient fallu un mois de vélo pour la parcourir…. De toute façon, il faudrait être fou pour le faire, très peu de ville et pas le moindre intérêt pour ce qui est des paysages qui n’ont jamais été aussi monotones. Nous passons quelques villes côtières dortoirs assez glauques qui vivent essentiellement du pétrole dont nous voyons quelques plateformes au large.
Gaston, qui nous conduira jusqu'à Puerto Madryn
Nuit à la belle
Arrivés à Puerto Madryn à 10h du matin, nous nous reposons et cherchons un moyen de visiter la péninsule Valdes à proximité. On finira par nous proposer de nous rajouter à une voiture de location, solution qui nous conviendra parfaitement. La visite de la péninsule nécessite un peu de motivation car ce n’est pas moins de 450 kilomètres, dont une majorité de pistes, qu’il nous faut avaler dans la journée pour accéder aux différents sites. Sur place on peut observer une faune marine assez riche : éléphants de mer, lions de mer et pingouins de Magellan. Nous sortons tout de même un peu mitigés de cette visite : prix pas donné, beaucoup de route et difficile d’approcher les animaux de près excepté les pingouins. Les orques n’ont pas pointé le bout de leur nez.
Pinguin de Magellan
Eléphants de mer
La meilleure partie sera finalement de se faire deux sorties d’observation des baleines directement depuis la jetée du centre ville de Puerto Madryn. Un régal, on a pu voir dans la matinée des dizaines de baleines Franca Austral, les plus proches passant à une centaine de mètre de la jetée. L’une d’elle nous a offert une série de sauts consécutifs et une autre un beau saut totalement hors de l’eau. Bref, un bon plan ! Les panneaux d’informations nous apprennent que ces baleines dépassent la taille d’un bus et pèse l’équivalent de plus de 6 éléphants d’Afrique. Mais le jackpot, ce sera lors de notre deuxième visite dans l’après midi, cette fois ci, nous avons droit à 3 baleines à 1m de la jetée ! On est comme des fous, à courir sur la jetée pour les suivre. Impressionnant de voir de tels monstres !
En plein saut
2 baleines juste à nos pieds
Le lendemain, retour au stop pour atteindre Buenos Aires. Nous nous postons à la station service en sortie de ville. Après 3h à demander à tous les routiers, c’est Yam qui accepte de nous embarquer à son bord jusqu’à la banlieue de Buenos Aires. Le camion tombe un peu en ruine, les compteurs ne fonctionnent plus, et l’on doit attendre 2h dans la soirée suite à un peu de pluie car les essuies glace ne fonctionnent pas et la conduite devient donc dangereuse quand il pleut. Arrêt du moteur à 1h30 du matin, et l’on passera cette fois-ci la nuit sous le camion pour ne pas être exposés aux averses. Le lendemain, tout avait été un peu trop facile jusque là : la boite de vitesse du camion rend l’âme alors que nous sommes encore à 500km de Buenos Aires. On décharge vélo et bagages et on reprend la route comme si de rien n’était. Impossible de faire du stop sur cette chaussée étroite où les véhicules ne peuvent pas s’arrêter. On roule donc 45km jusqu’à la prochaine station service qui est notre seul chance. Rapidement, nous tombons sur Alejandro qui rentre chez lui juste à proximité de Ezezia l’aéroport international de Buenos Aires. On ne pouvait pas espérer mieux, surtout qu’Alejandro nous propose très rapidement de rester chez lui pour la nuit et même autant de temps que nous le souhaitons. Une belle rencontre.
A suivre…
Yam, en pleine démonstration du café batido (battu)
Quel confort !
Quelques infos en vrac :
- L’argentine, comme beaucoup d’autre pays d’Amérique du sud nous est apparu comme un pays vide. En dehors de la région de Buenos Aires, 90% du pays semble constitué de cette pampa de buissons épineux et d’herbes rases monotone, presque vide de toute occupation.
- Le blue dollar/euro : Le change d’Euros ou dollars en pesos argentins est un peu particulier. Cela est apparenté à une magouille. Elle nous aura fait beaucoup parler en Argentine et est bien connu des touristes qui se rendent dans le pays. Ici, si vous changez des dollars ou une autre monnaie forte telle que l’euro où le peso chilien en peso argentin, vous gagnez de l’argent ! Je m’explique. Au taux officiel, quand vous changez 1 euros, vous obtenez 10 pesos argentins. Par contre, si vous allez dans la rue et faites du change au marché « blue », vous obtenez plus de 16 pesos argentins pour un euros. Oui, dure d’y croire au début : on cherche forcément la petite bête car cela est contre nature. La raison est en fait assez simple. L’inflation est tellement élevée en Argentine que le gouvernement a interdit aux argentins d’acheter des dollars ou autre monnaie forte (le dollar étant relativement stable, cela permet aux argentins de ne pas voir leur économie perdre énormément en valeur). Du coup, les touristes sont un moyen détourné d’acheter des dollars pour les Argentins qui sont prêt à les acheter à une valeur bien plus élevé que le taux officiel. Jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement à fermer les yeux sur ce marché illégal qui se pratiquait sans même se cacher partout dans les grandes villes. Pourtant cela risque de basculer très rapidement car l’un des candidats favoris à la présidentielle a annoncé qu’il supprimerait ce marché parallèle.
- Le coût de la vie en Argentine : Nous n’avons jamais eu à faire à une inflation aussi élevée qu’en Argentine. Pour vous donner une idée, les prix indiqués dans notre guide pour l’année 2014 ont augmenté de 50 à 100% pour l’année 2015. L’argentine était il y a quelques années un pays peu cher. Elle est aujourd’hui chère, surtout pour ceux qui ne bénéficient pas du taux blue. Si l’inflation continue d’augmenter à ce rythme, on pense qu’elle deviendra simplement inaccessible à une majorité des touristes dans quelques années. Prenons un exemple précis. Pour aller au Perito Moreno, le prix des 160 kilomètres de bus sur asphalte était de 220 pesos en 2013, il est passé à 300 pesos en 2014, puis à 400 pesos en début d’année 2015 pour être aujourd’hui à 450 pesos (45 euros au taux normal) ! Il en est de même avec le prix d’entrée des parcs et les hébergements. Ce phénomène est avant tout un grand handicap pour les argentins pour qui tout évolue en permanence.
Du 22 Octobre au 7 Novembre 2015 : La fin de la Carretera Austral au Chili
Suite de l’épisode 1 : Fin de la carretera austral à partir de la ville de Coyhaique.
Nous avons profité d’une bonne « hospedaje » (chambre chez l’habitant) chauffée avec lit douillet pendant 2 nuits avant de repartir de « La » plus grande ville de la carretera (Coyhaique) pour aller faire un arrêt randonnée à Villa Cerro Castillo qui se situe au pied du sommet du même nom. Pour atteindre le village, nous avons passé le col le plus haut de la carretera australe, à 1120m, le Portezuelo Ibanez, descendu des lacets … et avons eu la chance de voir 2 huemules. Ces animaux du cru ressemblent un peu à nos biches mais avec un long nez et des grandes oreilles. C’est une espèce emblématique du Chili avec le condor qui figure entre autre sur les anciennes pièces de 100 pesos. Les huemules cohabitent entre autre avec d’énormes lièvres qui se dépensent dans les champs. Le frais est devenu froid ces derniers jours et l’asphalte devient piste de terre/cailloux appelée « Ripio » dans le coin, qui ne nous lâchera plus jusqu’à la fin de la Carretera Austral.
Huemule
A Villa Cerro Castillo, nous nous lançons dans une randonnée de plusieurs heures pour atteindre la laguna qui dort au pied du glacier du Cerro Castillo. Le temps est un peu incertain et pour finir de nous convaincre de faire demi-tour, la neige en cours de transformation dans un dévers pentu me fait un peu (voire beaucoup) peur. Ce n'est pas pour rien que le parc est encore fermé en cette saison ! Nous avons eu tout de même de très beaux points de vue sur la vallée et au loin le lac Général Carrera.
Cerro Castillo
Vue dans la montée
Ca devient limite : on fait demi tour
Nous repartons pour cette fois ci une petite halte touristique à Puerto Rio Tranquilo. Nous faisons un tour de bateau pour visiter les grottes de marbre (capillas de marmol), une particularité du coin. Nous effectuons l’aller avec une petite brise sympathique qui fait vacances et avons le droit au retour à des vagues de 1,5m, trop cool pour les amateurs de tape cul.
Peu après Cerro Castillo
De nombreuses forêts mortes le long de la piste
Les arbres portent l'empreinte du vent
L'une des affiches de protestation contre les projets de barrage dans la région, un débat qui fait rage
Grottes de marbre
Les portions de route le long du lac General Carrera sont très belles car le bleu est extraordinaire avec le soleil. Le Rio Baker prend le relais. C’est une rivière au bleu inqualifiable que l’on longe cette fois ci sur plusieurs dizaines de kilomètres. Nous atteignons l’avant dernier village de la carretera digne de ce nom : Cochrane. Nous y faisons les provisions pour les prochains jours pour atteindre Villa O’Higgins en toute tranquillité. C’est ici aussi que nous rencontrons 5 autres cyclistes avec qui nous partagerons des bouts de route. Laura et Adria (Espagnols), Lucia et Lucas (Suisses) et Jéremy (Français) avec qui nous roulons sur les montagnes russes chiliennes.
Lac General Carrera
Le Rio Baker
Jeremy
Les pâtisseries au dulce de leche (confiture de lait), toujours très appréciées
Petit bivouac entre cyclos avant Caleta Tortel
Nous faisons un détour jusqu’ à la crique (caleta) de Tortel. Un charmant « pueblo » créé en 1955 afin d’exploiter les Cyprès de Guaitecas qui poussent en abondance dans le coin. Ce village a été relié la première fois par voie terrestre en 2003 par la piste que nous empruntons sur 25km. La particularité de ce village sont les passerelles en bois qui relient l’ensemble des habitations, des places, des jardins d’enfants et qui sont issus des fameux cyprès. On imagine trop bien la difficulté pour acheminer une bouteille de gaz jusqu’à une habitation qui nécessite de prendre de très nombreux escaliers et passerelles. Nous montons au mirador pour y observer une très belle baie où se jette le rio Baker dans le bras de mer. Nous pouvons aussi y observer de grandes zones intactes où la végétation luxuriante est reine. Le vent qui ne nous a pas toujours aidé ces derniers jours change de sens et nous poussera jusqu’à Villa O’Higgins. La route est la plus sauvage sur cette section et le trafic se fait encore plus discret. Nous bivouaquons sur la plage à coté de l’embarcadère du ferry entre Puerto Yungay et le Rio Bravo. La tente est face à la mer et le soleil nous permet de profiter d’un bon repas le soir et le lendemain matin. Même pas besoin de mettre le bonnet et les doudounes. Serait ce le printemps qui arrive enfin ? Nous prenons le premier ferry de 12h pour 40 minutes chrono de traversée. La route longe en permanence des cours d’eau. Ce qui nous permet de ne porter plus que 2 litres d’eau pour 2 et pour la journée. Cela nous change des dizaines de litres que nous trimballions en Bolivie. Nous traversons de petits cols qui nous rapprochent de plus en plus du bout de la carretera austral. Plus qu’un mois désormais avant le retour, coup de bambou derrière la tête ! Le temps est passé si vite ! Est-ce nous qui avons fait tout ça ces derniers mois ? A priori oui, nous sommes sur les photos donc il faut croire que nous y étions.
Les passerelles en bois de Caleta Tortel
Vue depuis le mirador, en contrehaut de la ville
Exploitation des cyprès
Nous longeons le lac Cisnes, passons une sorte de digue, sur un pont, au milieu d’une foret, et nous tombons nez à nez avec le village de O’Higgins. A ouais ! c’est comme ça le bout du monde ! Nous sommes encore loin du Cap Horn mais quand même ! Nous sommes presque au bout du cul de sac qui se situe au port (8km plus loin) mais c’est tout comme. On sait pourquoi on paye 1euro les deux tomates ici ! Tout l’approvisionnement vient de la région de Santiago du Chili via la piste que nous avons emprunté ce dernier mois.
Succession de petis cols avant l'arrivée à Villa O'Higgins
Villa O'Higgins
Et qu’allons nous faire après ? Et bien prendre un ferry qui nous fait traverser le lac O’higgins pour atteindre Candelario Mancilla à deux (ou trois !) pas de la dernière frontière Argentine que nous devrions traverser. Ce bateau est, comme le reste, précieux car il y en a un seul par semaine à cette période. Nous prenons le premier de la saison et seulement 4h après notre achat de billet (2 jours et demi avant son départ), cette navette est déjà complète.
Première traversée de la saison
Ces derniers jours, nous ont aussi permis de voir nos premiers condors, un renard et un huemule. Alors quel est le bilan de cette route ? Elle rassemble des paysages de forêts, de lacs, de sommets enneigés, … Nous avons longé de magnifiques ruisseaux à l’eau translucide, vu des essences d’arbres natifs du Chili (allerce), des cimes de volcans aux cônes parfaits enneigés,… La Carretera austral est une route sauvage qui mène à la région où les glaciers sont rois. Le plus dur est à venir et sera pour l’Argentine. Avant de passer la frontière, nous avons donc profité du magnifique soleil de Villa O’higgins et de sa chaleur. Il nous a permis de faire une promenade, des lessives et de ranger les chaussettes de ski. Les sacoches faites, nous avons pris « Le » bateau qui nous débarquera au poste de douane chilien de l’autre coté du lac O’Higgins. N’oublions pas l’agréable dernière soirée chilienne avec tous les cyclistes autour d’un feu de bois à parler de l’Espanglais avec un peu de suisse allemand, français et catalan au passage.
Laurent, Jeremy, Adria, Laura, Lucas, Lucia
Notre parcours sur la carretera Austral :
- Départ/Arrivée : Puelche (45km au Sud de Puerto Montt)/Villa O’higgins avec détour par Caleta Tortel
- Durée : 25 jours (21 de tandem, 1 de randonnée à Cerro Castillo, 3 de pause à Chaiten, Coyhaique et Puerto Tranquilo)
- Distance : 1181 km (dont 731km de piste)
- Dénivelé positif cumulé : 9515m
- Météo : 9 jours de soleil, 4 jours couverts, 12 jours d’averses/pluie
- Nuitées : 22 nuits sous tente/abri, 3 nuits au chaud
Du 7 au 21 Octobre 2015 : Le Nord de la carretera Austral au Sud du Chili
Brrrr,
Au passage du col international Samore, les flocons recommencent à tomber et se transforment en grésil. Malgré les kilomètres que nous avons fait ces derniers mois, nous pédalons pour la première fois sous de la vraie neige qui tient. Nous croisons le chasse neige qui fait sa ronde de contrôle, c’est trop cool. Nous atteignons la frontière encore une fois « très éloignée » du poste de frontière Argentin : 23 km. Nous arrivons au poste de douane, où toutes les sacoches sont contrôlées au cas où nous ne transporterions pas un petit truc interdit (légumes, fruits, …) ! Ils ont réussi à vouloir nous confisquer un cadeau de Sandrine, un luminion en bois de cactus séché car il pourrait contenir des microbes !!!! Deux douaniers ont tout de même fait une étude minutieuse à l’œil nu. Ils étaient certainement chevronnés en la matière et finirent par décréter que le risque était acceptable, après m’être un peu énervée ! Nous repartons avec.
Nous dormons la première nuit dans un camping à l’entrée du parc Puyehue. La neige s’est transformée en pluie car nous ne sommes plus qu’à 350m d’altitude. Nous profitons d’un feu de cheminée au fond du restaurant pour faire sécher nos affaires humides. La descente continuera jusqu’à Ensanada à 50m d’altitude. La route est vallonnée ou plate mais les parties en montées sont souvent dignes des chiliens soit des pentes qui font transpirer les cyclistes, habillés jusqu’au cou à cause de la brise printanière qui gèle le visage et les doigts. Les paysages sont verts et les feuilles sont cette fois-ci sur les arbres. Nous voyons des haies de tuyas et d’hortensias. Ça nous change. Les maisons sont toutes fabriquées en bois et les vaches sont bien grasses. Leurs pâturages magnifiques sont dignes de la Bourgogne mais avec en plus la vue sur un lac ou un volcan enneigé en fond.
Le volcan Osorno
La densité de population dans la région est encore une fois très faible et les villages (zone avec un minimum de service) sont espacés de plusieurs dizaines de kilomètres. Entre les zones habitées, la forêt dense et les champs barbelés jalonnent les accotements. Les gens sont plus réticents à nous recevoir dans leur jardin que dans certaines autres régions. La saison joue aussi dans le fait que les infrastructures type camping ne sont pas toujours ouvertes du fait que nous ne sommes qu’au début du printemps.
Sur la route menant de Ensanada à Ràlun, nous pouvons observer les tas de cendres de l’éruption volcanique du Calbuco qui a eu lieu au mois d’avril de cette année. Le vent a concentré une partie des cendres sur environ une quinzaine de kilomètres. Les élevages de bétails et de chevaux ont du migrer pour brouter ailleurs car les champs sont recouverts de cette couche de cendres au point que l’herbe n’est plus du tout visible. Ces cendres sont considérées comme toxiques et deviennent un danger pendant les périodes sèches et venteuses quand elles se mettent à voler et sont donc facilement inhalées.
Champs recouverts de cendres volcaniques
Nous traversons divers parcs et arrivons au premier bras de mer. Ça y est nous ne pourrons plus descendre plus bas en altitude. Nous longeons l’estuaire de « Reloncavi » au petit matin, les prés sont blancs de givre et les cheminées fument. Nous faisons une halte pratique dans le joli petit village de Cochamo où nous pique niquons face à un beau volcan au sommet enneigé.
L'église en bois de Cochamo
Nous passons de plus en plus de raidillons et l’asphalte disparait. L’ambiance montagnarde tranche avec la présence de pécheurs et d’élevages de saumons destinés à l’export mondial. Les fleurs jaunes et l’eau bleue nous rappellent la cote lycienne turque et l’architecture et les couleurs des maisons nous font penser aux pays Scandinaves. Nous descendons Cap plein sud. Nous atteignons le début de la Carretera australe (route 7) à Puelche. Nous rejoignons à nouveau l’asphalte pour quelques kilomètres. Ici, à Contao, les activités restent la pêche, l’élevage de poissons et l’agriculture. Les gens travaillent au rythme des marées. José, qui nous propose de planter la tente dans son immense propriété, cultive lui des pommes de terre.
Elevage de poissons
Un petit air de côte lycienne.
Alors la carretera Austral c’est quoi ? La Carretera Austral est le nom donné à la route n° 7 au Chili. Longue de 1 240 km, elle relie à travers la Patagonie la ville de Puerto Montt à Villa O'Higgins. Initiée en 1976 par le général Augusto Pinochet, son objectif était de relier les différentes communes de ces régions reculées du Chili (1/6 du territoire chilien), jusque là isolées et mal desservies. Il était notamment impossible de rejoindre par voie terrestre chilienne la région de Aysen à moins de passer par l'Argentine voisine.
Le début de la carretera pour nous.
Plus de 10 000 soldats de l'armée chilienne participèrent aux travaux du plus coûteux ouvrage d'art du xxe siècle au Chili, nécessitant de trouver des voies de pénétration à travers des fjords, des cols et des roches glaciaires. C’est notamment l’ampleur de ces travaux et son cadre encore sauvage qui lui valent aujourd’hui sa notoriété.
Cette route est sans doute l’une des plus empruntées par les cyclo-voyageurs qui viennent du monde entier pour s’y confronter. En réalité, les cyclo sont les seuls à pouvoir continuer une fois arrivés au point le plus au Sud, villa O’higgins, car la route se transforme ensuite en un sentier qui franchit la frontière vers l’Argentine. Pour les autres véhicules, la piste en cul de sac ne laisse pas d’autres options que de remonter plusieurs centaines de kilomètres au Nord pour en sortir. Depuis quelques années, de gros travaux ont été initiés avec pour objectif d’asphalter la totalité de cet axe Nord-Sud, ce qui le rendra inévitablement moins sauvage et plus touristique ce pour quoi il vaut mieux ne pas attendre pour la réaliser…
La route avant notre premier ferry qui relie Hornopiren à Caleta Gozalo est particulièrement difficile, les montées sont des « murs ». Ils sont fous ces Chiliens. La piste est caillouteuse et grâce au magnifique soleil, fort agréable, que l’on a eu les trois derniers jours, nous « bouffons » de la poussière toute la journée. Sur la piste, les véhicules ne sont pas tous très sympathiques et circulent globalement vite et proches de nous car évidemment (et heureusement) ce n’est pas une 2x2 voies avec bande d’arrêt d’urgence. Pour les futurs voyageurs qui viendront faire un petit tour dans le coin, n’oubliez pas la protection inox pour protéger vos bas de caisse.
A Hornopiren, au ferry, des barouds en moto attendent le bateau comme nous mais pour eux l’objectif est Ushuaia. La ville principale du sud de la région de terre de feu en Argentine. Parmi nos idées que l’on se faisait de notre voyage avant de partir, il y avait « Finir le voyage à vélo dans cette ville mythique « du bout du monde » (pas tout à fait mais presque) ». Nous n’irons pas jusque là et nous arrêterons normalement à El Calafate où nous reprendrons la direction de Buenos Aires, vers le Nord. Les raisons sont simples : Il nous manque un peu de temps pour bien profiter de tout et la ville nous a souvent été décrite comme une destination très touristique et chère, un piège entre le chili et des bras de mer. Cependant la région est, parait il, magnifique.
Ferry Hornopiren - Caleta Gonzalo
D'un coté un volcan
De l'autre coté un autre volcan !
Je reprends donc au ferry. Cette traversée dure au total 5h. Ah Les bateaux ! Nous sommes toujours contents de les prendre mais seulement pour quelques minutes. L’air des cabines ne semble ne jamais être renouvelé, les films sur les écrans de télévision sont à mon grand plaisir violents et sans intérêt et bien sûr on ne peut pas faire de promenade, … Vous aurez compris que d’enfourcher notre monture pour nous dégourdir les jambes après avoir eu 2 portions de ferry et fait 10km de liaison en pick up nous ravis.
Au camping dans le parc Pumalin
Nous roulons de Caleta Gonzalo à Chaiten avec une matinée plus que pluvieuse mais le soleil pointe le bout de son nez dans l’après midi. Cette étape est très sympathique et nous découvrons les forets qui ont été décimées en 2008 lors de l’éruption volcanique du Volcan Chaiten. Les cendres sont apparemment un très bon engrais pour la plante Nalca. Celle-ci est comestible et se mange comme de la canne à sucre avec du sel ou en confiture. Elle ressemble esthétiquement à la rhubarbe.
Parc Pumalin
Le volcan Chaiten
Une petite journée à Chaiten pour attendre que les nuages noirs et la pluie se dispersent puis nous repartons pour Puyuhuapi. Sur la route, nous passons à coté de notre première langue glacière. Nous campons à la zone de bivouac du même nom. Comme d’habitude, tout est désert et fermé. Les jours précédents, nous avons été à deux reprises les 2 premiers cyclistes de l’année à dormir dans les infrastructures. Les paysages changent un peu chaque jour, nous nous ré éloignons du golfe de Corcovado qui se jette ensuite dans l’océan pacifique.
Camping de Chaiten
Chaiten "by rain"
La plage de Chaiten
Le port de Puyuhuapi
Une petite soirée cuisson au feu de bois
Nous atteignons le parc national Queulat et plus exactement le sentier du glacier suspendu (Ventisquero Colgante). Ce ne sera que le début d’une Journée Marathon, nous allons effectuer les 2 prochaines journées du programme en une. Nous découvrons via les gardes forestiers que le camping du site est fermé et qu’il est strictement interdit de camper dans le parc sous peine d’être exclus du pays. Les chiliens ne rigolent pas trop avec ça car ils sont obsédés avec le risque de feu de forêt et le risque de propager la maladie Didymo à la Flore de Patagonie.
La glacier suspendu
La glace/neige qui se détache du glacier suspendu
Nous faisons la marche de 2h30 après nos 20 premiers kilomètres de la journée. Le reste de la journée doit nous permettre de sortir du parc afin de bivouaquer plus loin (au moins 40km). Au milieu, nous souhaitons également nous promener dans la forêt enchantée (bosque encontado) et son lac glacière. Nous arrivons au départ de ce sentier à 18h30 avec une cinquantaine de km dans les pattes. Allez, nous avons 2h avant la nuit et il nous faut normalement 2h aller retour pour le faire, pile poil. Nous traversons cette forêt luxuriante, puis un pierrier et nous voilà aux pieds de glaciers qui plongent dans un lac. C’est à la nuit tombante que nous cherchons un lieu pour le bivouac. Les caillasses non tassées du chantier de la prochaine route en construction ne nous facilitent pas la tâche. Les minutes passent et la lune s’installe, nous trouvons enfin le camp des travailleurs de la route qui nous laisseront dormir dans la cabane de chantier où les cirés et bottes en caoutchouc sont stockés. Nous sommes épuisés car nous posons la tête sur l’oreiller à 23h après 4h30 de marche et 63 km de tandem avec le passage d’un col et de la piste en gravillons. Ce n’est pas la course des 6000D ou un triathlon mais nos mollets sont encore courbaturés rien que dit penser.
Le lac glacière de la foret enchantée
La foret enchantée
Nous avançons petit à petit dans le printemps austral. Les Nalcas sont remplacées par les lupins, les jonquilles et les pissenlits dans les champs. Nous atteignons la route qui fait la liaison entre le port de Aysen et Coyhaique et là, le trafic recommence. Nous profitons toujours de petites averses et de nuages noirs. Nous bénéficions ces dernières nuits de cabanettes fermées avec toit et tables ce qui nous permet de laisser la tente tranquille et de dormir à l’abri sur notre bâche de sol. Nous avons aussi vécu ces derniers jours 2 changements d’heure. Je vous explique rapidement. Tous les ans, autour du 18 octobre, les chiliens passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Nous changeons nos montres mais nous nous rendons compte au bout de 2 jours que l’heure n’a en réalité pas changée ! Cette année le gouvernement a décidé que les chiliens ne changeraient pas d’heure !
Un aperçu de la piste
Un aperçu de la route
La bruinasse du matin
Un "gaucho"
Nous arrivons finalement à Coyhaique pour nous y reposer. Suite au prochain épisode