TDM tandem

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Du 20 Août au 6 Septembre 2015 : Du centre de la Bolivie à la Frontière Chili / Argentine

Buenas noches,

 

Les parents sont repartis et Laurent se repose. J’en profite pour faire une promenade en ville où la fête bat son plein.  Les défilés de la sainte vierge se déroulent de Copacabana à Tupiza en passant par Uyuni. J’en profite cette fois pour observer en détails l’organisation, les spectateurs et les participants. C’est un sacré bazar !

 

Dans les tribunes et sur le bord de la route la Pacena (bière locale) coule à flot malgré une température extérieure qui nous oblige à nous vêtir  de nos doudounes et de nos 2 polaires.

 

Dans la parade, nous pouvons voir des danseurs et danseuses de tous les âges. Les costumes sont de toutes les couleurs ; les accessoires sont divers du brin de quinoa coloré aux instruments de musique à l’allure de jouet. Le maquillage est de la partie et les tenues sont parfois dignes du carnaval de Rio : talons hauts, justaucorps et jupes trop courtes qui dévoilent les fesses. Comme dans tout le pays, les contrastes sont permanents et nous pouvons également observer les « mamitas » vêtues de plusieurs couches de jupons avec un châle traditionnel sur les épaules et leur immanquable tresse nouée dans le dos. Quel que soit le style, la vie continue durant la fête et les « artistes » tiennent leur portable à la main, boivent de la bière ou portent leur bébé dans le dos.

 

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De toute évidence, tout ceci est accompagné de musique. Du DJ qui anime depuis la benne d’un camion, à la fanfare qui joue la Macarena, tous les styles sont représentés. Le long du défilé, des camionnettes ont été reconverties pour fabriquer à la hâte des barbes à papa et des vendeurs proposent pop corn et gélatine recouverte de chantilly.

Dans tout ce remus ménage, le marché se déroule comme d’habitude.  On coupe les lamas à la scie sur une bâche au sol et la négociation est de la partie.

 

Nous repartons de Uyuni 2 jours après le départ de mes parents et prenons, à nouveau, la direction du Chili. Nous longeons le salar de Uyuni par le Sud et suivons les rails du train du sel. Ce fut le thème de nos photos car il raccorde tous les salars du nord du Chili et de la Bolivie. La voie ferrée fut bien souvent la seule infrastructure humaine dans notre champ de vision, traversant ces immenses étendues isolées. Nous repassons aux cimetières des trains avant de suivre une trace qui nous mènera dans les villages où on exploite le sel. Nous pouvons y acheter du sel du salar à 1Bs le kilo (c'est-à-dire environ 13 centimes d’euros !).

 

Nous dépassons le village de Vinto et la copilote dans la lune loupe la piste 2 roues que nous devons suivre. Le résultat : 2 passages à gué où nous devons tout décharger et passer pieds nus, ….

Nous traversons aussi encore 2 Salars après le village de Julaca et avant d’atteindre la frontière de Ollague au Chili nous jardinons un peu pour trouver notre route dans le salar de Chiguana. Au passage, nous avons eu nos fidèles déchirures de pneu qui ne nous quittent plus.

 

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 Passage à gué, l'eau est presque bonne (elle doit bien être à 5°C)


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Suivez la ligne !

 

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 Village de Ollague, bienvenue au Chili

 

Jusqu’à Calama nous suivons encore la voie ferrée. Nous sommes de l’autre coté de la chaine de montagnes qui nous sépare du sud Lipez et qui constitue la frontière avec la Bolivie. Les paysages sont superbes et la route est goudronnée pratiquement tout le long. Plus nous nous rapprochons de Chiu – Chiu, plus le désert s’installe. Il est de plus en plus aride en arrivant à Calama puis à San Pedro de Atacama. Ce fameux désert que je vous décris est celui d’Atacama. Ses limites sont très mal définies mais les scientifiques assurent qu’il s’agit de la zone la plus aride du monde. De part et d’autre de ce désert de sable, de roches et de sel, il se trouve une chaine de montagne qui bloquerait les nuages. Ici, il n’y a pas d’eau et donc pas de vie : ni flore, ni faune. Certains endroits n’auraient même jamais reçu la moindre goutte de pluie. Le vent de face ne nous épargne pas et grandit au fil de la journée jusqu’au milieu d’après midi où le moindre coup de pédale devient un véritable effort. Nous pédalons plus longtemps en forçant d’avantage mais nous faisons peu de kilomètres. Nous réalisons avec ces paysages rapidement monotones à quel point nos derniers mois de voyage nous ont offert des paysages incroyables et ceci sans interruption !

 

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 La voie ferrée n'est jamais bien loin


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Une belle route, mais un bon vent de face


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Toujours de belles lagunes


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L'église dans laquelle nous dormirons ce soir, contents d'être à l'abri du vent


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Ca pèle : ça se voit pas ?


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Ca ondule. Autour le désert d'Atacama, quand on vous dit qu'il n'y a rien !

 

Nous faisons une halte qui bouscule nos repères à Calama au Chili. C’est une ville assez grande aux aires de banlieues à l’américaine. Les zones industrielles qui précèdent ces pavillons tous identiques entourés de barbelés, nous rappellent la Colombie et l’Equateur. A l’Est de la ville, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert « du monde ». Les pneus des engins sont gigantesques mais ce qui nous a le plus impressionné est le retour des centres commerciaux. Les « Malls » sont comme chez nous, les familles se promènent avec leur(s) enfant(s) et ressortent avec des dizaines de sacs de nourriture très appétissante. Pendant que Laurent se lèche les babines devant les rayons, j’ai le temps d’observer les « habitudes » de ce « nouveau » pays. Les gens sont habillés de styles gothiques, sportifs, minettes en mini jupe, … Les femmes portent des sacs à main et les voitures s’arrêtent aux feux rouges pour que les piétons traversent la route sereinement. Tout semble banal à première vue mais nous avions oublié tout cela. La différence de niveau et de condition de vie avec la Bolivie est phénoménale, nous sommes impressionnés par ce qu’une simple limite (une frontière) peu induire comme différence pour les gens qui habitent de part et d’autre : ici réseaux d’eau potable, supermarchés, tenues à l’occidentales, belles voitures et pavillons privés, routes asphaltées et tant d’autres choses.  Ceci étant dit, autant les villes boliviennes en briques brutes ne nous avaient pas tapé dans l’œil autant il est dure de dire qu’une ville bétonnée tel que Calama aie plus de charme….

 

Nous profitons aussi des facilités d’un camping. Vous n’allez peut être pas nous croire mais c’était génial. Nous avions à disposition une machine à laver le linge, un barbecue rempli de charbon, des tables  et des chaises sous une tonnelle ombragée. Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu autant de confort tout en dormant sous tente. Nous prendrons la journée suivante de repos pour nous remettre de toutes ces émotions. Ça ressemble à chez nous et cela nous fait un peu peur.

 

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 Camping de Calama

 

Comment allons-nous nous sentir en rentrant dans cette atmosphère qui était si familière avant et qui nous perturbe un peu aujourd’hui ? Je me pose encore la question après la visite d’un rayon spécifique de papier wc. Comment ne pas perdre du temps pour choisir le bon prix, le bon nombre, la bonne qualité, quand il y a plus de 10m d’étagères avec uniquement des rouleaux de papiers WC, … a-t-on vraiment besoin de tout ce choix à notre disposition ?!

 

Nous repartons les sacoches pleines de victuailles pour une seconde halte à San Pedro de Atacama où nous resterons cette fois 4 nuits. Ce sont nos vacances. La température printanière du lieu nous convient très bien, les nuits en tente y sont très agréables. Nous nous réveillons tard (vers 8h) avec le chant des oiseaux. La cuisine toute équipée permet de nous motiver à nous lancer dans de nouvelles recettes comme la fabrication de Chapatis (pain indien). Laurent nous a concocté 2 petites soirées à thème : crèpes et barbecue au chorizo. Et tous les matins, nous faisons griller notre pain avec un grille pain, grand luxe.

 

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En direction de San Pedro de Atacama, un champ d'éoliennes coupe un peu la monotonie du paysage désertique


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Arrivée sur la Cordillera de Sal


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Premiers guanacos sur notre route



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 Premier essai de chapatis 

 

Nous visitons tout de même en vélo la vallée de la luna. Cette vallée est située au milieu de la Cordillera de sal à proximité de la vallée de la muerte (la mort). Les dunes de sable marron se mêlent au sol recouvert de sel. Les couleurs et les formes des roches nous changent d’univers.

 

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 A proximité de la vallée de la mort

 

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Vallée de la mort...


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Vallée de la lune vue depuis une grande dune


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 Au coeur de la vallée de la lune

 

Petit point mécanique, nous avons toujours nos problèmes de chambre à air qui se déchirent sans explications…Les chambres à air sont réparées voire jetées régulièrement, le fond de jante changé, et nous ne trouvons pas la raison de ce soucis qui nous casse les pieds. Ces déchirures  se font de façon aléatoire, le plus souvent quand nous ne roulons pas, jamais au même endroit, à ne rien y comprendre. Avis aux professionnels si vous avez des pistes….

 

Nous rechargeons le vélo cette fois pour aller en direction de l’Argentine, vous voyez le grand pays à l’est de l’Amérique du sud ! Nous choisissons la frontière qui passe par le « Paso Sico ». Au programme, autonomie complète de bouffe, et partielle en eau pour traverser la cordillère des Andes d’ouest en est, une nouvelle fois. Ce sera notre dernière section du voyage à plus de 4000 m d’altitude.

 

Nous longeons le salar d’Atacama et passons le tropique du Capricorne. Ça y est fini les vacances sous les tropiques. Nous grimpons les cols et passons au bord du salar de aguas calientes (ou de Talar selon les sources). Ce sera pour nous parmi les plus beaux salars du voyage. Les couleurs pastelles sont multiples et nous époustouflent. Nous atteignons ensuite le splendide lago Tuyaito.  Ca suffit pour aujourd’hui, et le vent se met à souffler très fort nous obligeant même à pousser le tandem! Nous dormons au poste de contrôle de la mine de El lago, épuisés mais à l’abri du vent, où l’on nous offre des lits et un accès à la cuisine. Le lendemain est encore une journée extraordinaire avec  des zones immenses où la nature dévoile des couleurs d’enfer. Nous passons la ligne de frontière entre le Chili et l’Argentine sous quelques flocons de neige. Le poste de douane se trouve à 11 km plus loin dans une zone toute aussi désertique. Nous faisons une pause l’après midi et dormons sur place pour éviter le vent qui s’est déjà levé en fin de matinée. Je laisse le clavier à Laurent pour la suite de notre route que nous faisons avec Sandrine et en partie Klauss, 2 cyclistes déjà croisés à plusieurs reprises depuis Trujillo au Pérou.

 

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Rare végétation du coin


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Un peu de distraction


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On monte, on monte et les paysages s'améliorent


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Salar de Talar : ma-gni-fique


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Lago Tuyaito, des couleurs juste époustouflantes


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 Et de la variété en plus...

 

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Peu avant la frontière : décors lunaire


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01/10/2015
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