Du 26 février au 17 mars 2015 : Le Laos (Nord)
Nous voilà passés de l’autre coté du Mékong via le 4ème pont de l’amitié entre la Thaïlande et le Laos. Ce passage a été toute une histoire. Nous avons lancé des négociations infructueuses avec les douaniers pour traverser le pont en roulant. Ils nous ont donné un refus catégorique. La raison serait que dans le cas où nous mourrions sur le pont, tout le monde serait embêté pour savoir s’il s’agit du côté Thailandais ou Laotiens, et le fait que nous soyons à vélo semble augmenter les risques... Il a donc fallu mettre le vélo dans un bus pour faire environ 1km et ensuite faire la queue pour le visa « on arrival ». L’organisation donnait l’impression d’être à l’essai si je puis me permettre. L’autocollant du visa sur notre passeport a été le plus sport à obtenir. Il a fallu faire la queue au milieu de dizaines de chinois, de passeports remplis de "back chiche" en Bath Thai et de guichets mal utilisés, nous avons tout de même obtenu le tampon d’entrée pour un mois. Il est du coup trop tard pour prendre le bateau direction Luang Prabang. Nous dormons donc une nuit à Houay Say où dès le premier soir, Laurent aura eu déjà l’occasion de gouter à l’alcool locale, le Lao Lao. Celui – ci peut être aussi mélangé avec des serpents, blattes, lézards, scorpions, pattes d’ours…pour en faire des boissons médicinales. Les bocaux font très peur mais il parait que c’est bon pour devenir un homme viril.
Le matin de l’embarquement sur le « slow boat » (bateau lent), nous rencontrons de très gentils voyageurs en vadrouille qui nous feront rêver pendant toute la descente sur ce fleuve aux milles rochers. Il y aura également parmi les « farangs » (étrangers) une bonne bande de jeunes venus des 4 coins du monde pour picoler et draguer comme dans une colonie de vacances. Sur le bâteau, il y a au moins une heureuse, la dame qui se charge de vendre toutes les boissons durant la traversée. Elle doit se régaler de ce spectacle pitoyable. La seconde journée sera tout aussi chaotique, toujours avec 2h de retard et un changement de bateau.
Les bâteaux à fond plat du Mékong
Bâteau Maison
Speed boat (bâteau rapide) qui met moins d'une journée pour faire le même trajet que nous en 2 jours.
Avez-vous déjà vécu ou vu l’ouverture des soldes ? et bien là c’était pareil mais uniquement pour choisir sa place pendant le changement d’embarcation, les gens sautaient par-dessus les balustrades, de la folie furieuse !
Nous repartons et observons toujours ces berges presque intactes. Les seuls villages que l’on aperçoit sont constitués de quelques maisons en bois sur les collines bordant le fleuve tranquille. Nous mangeons des sandwichs, trop bon et pouvons acheter des mini baguettes à la française.
Arrivée à Luang Prabang, nous remarquons qu’il est toujours aussi compliqué d’obtenir le nom d’une rue ou de savoir où nous pouvons acheter du sticky rice (riz collant). Nous rentrons dans la ville de nuit. Les bâtiments sont joliment éclairés grâce à des lanternes de papier ou de fil de coton. Ce bourg paisible est complètement tourné vers le tourisme. Chaque façade arbore un panneau « guest house », restaurant, « bakery » (boulangerie), … L’ambiance est sympathique mais la vie laotienne est un peu camouflée au milieu de tout ça. Nous ne pouvons pas dire qu’au bout de cette première semaine au Laos, nous connaissons les us et coutumes de ce nouveau pays.
Rue principale de Luang Prabang
Jardin au bord du Mékong
Tambour dans temple bouddhiste
Nous restons tout de même 4 jours à Luang Prabang. Les journées sont bien occupées par la visite de l’extérieur de beaux temples bouddhistes, de villages de tisserands (soie). Au passage, je profiterai à nouveau pour observer la fabrication de papier de murier, les ombrelles n’étant pas fabriquées dans ce même village.
Vers à soie
Il parait qu’il y a 3 églises dans la ville mais nous ne les avons pas vu, c’est un pasteur sur la route qui nous le dira plus tard. Cette ville est très végétalisée, les façades en bois sont décorées de fleurs et ce n’est pas pour me déplaire. Si on ajoute à cela le Mékong et le cadre montagnard, on obtient une ville où il fait très bon vivre. Nous passons aussi du temps pour nous reposer, pianoter sur internet et faire les démarches pour obtenir le visa vietnamien.
Le soir en promenade, nous tombons sur les terrains de pétanque et de badminton que l’on nous a décrit à plusieurs reprises. L’ambiance y est gentillette avec musique, bière, … Nous passons aussi à coté de la vogue, qui nous rappelle des soirées d’été en France.
Nous profitons de notre jour d’attente de visa pour aller faire un tour à vide aux cascades de Khouang Si, le parc de Plivitce laotien. Les visiteurs sont là bas aussi de grands amateurs de Laobeer (c’est aussi en parti les mêmes que sur le bateau, car le monde est petit). Nous arrivons tôt pour nous baigner dans un des bassins intermédiaires accessibles par un passage à travers la forêt qui sera très vite repéré par un flot de visiteurs. Ce n’est pas pour déplaire à Laurent que de pouvoir partager avec moi une petite baignade. Depuis le départ, je n’ai pu utiliser mon maillot de bain qu’environ 3 fois. Les après midi sont de plus en plus chaudes et le retour se fera sous un soleil de plomb.
Le visa vietnamien en poche, nous quittons la ville direction Vang Vieng par la route principale. Celle-ci traverse la montagne et nous étonne par son calme et sa faible circulation. Le chant des oiseaux et les papillons nous accompagnerons sur les deux journées de montée. Nous découvrons davantage les petits villages. La vie y semble paisible même si nous voyons que tout le monde ne roule pas sur l’or. Les enfants sont de nouveaux pieds nus et cul nus au milieu de terrains poussiéreux mais certains ont la « chance » à défaut d’avoir des sanitaires de regarder la TV dans le « salon ».
Serpent croisé sur la route
Les paysages évoluent peu mais les tenues traditionnelles se font plus courtes et brodées. Les bébés sont portés en bandoulières dans toutes les situations. Les grandes sœurs, les mamies, les grands frères, … ont leur dos réquisitionné quelque soit leurs activités. Cela m’impressionne et me fait parfois peur à les voir sur les scooters.
Le Laos est le pays des cyclistes, nous en croisons au moins 3 par jours si ce n’est pas plus. A Kiou ka Cham dans la guest house, seuls les cyclistes s’arrêtent entre les 2 ascensions. Nous faisons un arrêt à cette ville car le campement de la veille était très calme mais la chaleur n’est pas redescendue de toute la nuit, nous tenant ainsi éveillés jusqu’à ce que la fatigue prenne le dessus. Laurent a donc une excuse pour boire de la bière avec ses acolytes voyageant également à 2 roues.
Elle porte aussi leur jolie peluche en bandoulière
Le lendemain matin à l’aube, nous prenons la route pour profiter de la fraicheur matinale qui dure peu. Nous croisons les écoliers à vélos. Les 2 roues sont à assistance électrique, à 2 selles, … les jeunes partent à l’école avec le sourire. Sur le bord de la route, on tape souvent dans la main des enfants qui eux sont restés à la maison. Un peu plus tard dans la matinée, ce sont les feux de forêt qui débutent. Des pans de montagne brulent pour faire de l’écobuage ou déforester, … nous ne connaissons pas les tenants et aboutissants de ce travail qui ne nous parait pas vraiment maitrisé.
La journée avance mais « la Brume » de l’Asie du Sud Est ne désemplie pas. Elle bouche le paysage en cette saison, ne nous permettant pas d’admirer les vues sur les montagnes alentours. Nous traversons des villages installés sur les crêtes. Les maisons sont sympathiques et simples construites en bois ou en béton. Les toits sont de tôles ou d’herbes. Elles ont souvent à proximité un petit jardinet de salades et de poireaux en fleurs. De mignons coins de verdures entourés de barrières de bambous. Aux bonnes heures, nous voyons les réunions de femmes et d’enfants à la douche sur la place principale.
Nous apercevons en redescendant les montagnes les paysages karstiques de la région de Vang Vieng. Cette route sera parmi les plus belles que l’on ai vu dans ce voyage.
Nous circulons sur une route vallonnée au milieu de pics rocheux recouverts de végétation qui me rappelle (certainement parce que ça fait longtemps que je n’ai pas vu ce film) le film d’Avatar, à moindre mesure évidemment car les laotiens ne sont pas grands et bleus et ne volent pas de branche en branche grâce à des lianes. Nous suivons ensuite une rivière qui traverse la plaine, celle-ci est un cours d’eau prisé des touristes pour y faire du canoë, et du tubing (descente en bouée).
Une petite promenade entre cyclos pour aller faire une petite baignade au frais des rochers d'escalade
Un très grand papillon
A cette saison les salades et choux ont remplacé le riz. A quelques kilomètres de Phatang, un petit marché borde la route. Surprise ! Nous nous arrêtons afin de regarder un étal composé de gros oiseaux, félins, … La dame qui pèse les bêtes non dépecées refuse que je prenne les animaux en photos. Ce serait interdit de manger ces espèces protégées.
Les jours se succèdent et seule les averses permettent de réduire la température à un niveau dirons nous correcte. La polaire, le sac à viande, … plus rien ne sert. Nous regardons depuis quelques semaines un spectacle dont nous ne sommes souvent que spectateurs. Nous ne connaissons pas grand-chose de la vie ici. Les « no, no » répondent à beaucoup de nos questions nous laissant sur notre faim avec pas mal de frustrations. Ceux qui connaissent quelques mots d’anglais ou de français nous indiquent la route mais ça ne va pas bien plus loin. Nous continuons donc à regarder et écouter sans tout comprendre. Une chose est sûre, les laotiens aiment bien chanter en karaoké. Les bars karaoké sont nombreux et les micros à fond nous permettant de profiter des débuts de soirée où ils donnent l’impression de s’éclater.
Nous rejoignons de nouveau la rive laotienne du Mékong (la Thaïlande est toujours de l’autre coté) après la capitale. Les routes sont davantage de piste de terre rouge que d’asphalte.
Nous trinquons à la boisson locale : un mix de poudre de couleurs étonnantes, de lait et de glaçons. Le résultat est certes chimique mais très rafraichissant. Au détour d’une cour ombragée, nous assistons à la fin d’un combat de coq. Les « coachs » font ensuite le check up de l’animal et lui fournissent des soins. Du nettoyage des pattes jusqu’au fond du gosier, tout y passe. Ils seront remis dans leur cage après avoir eu également des gouttes bleus dans le bec et après avoir été libérés de leur bandage au dessus des pattes. Ces bouts de scotch sont collés pour éviter que l’autre coq n’ait les yeux crevés pendant la bataille.
Famille laotienne qui nous a offert une pause riz dans la matinée
Les derniers jours au Laos se feront sur une petite route au milieu de montagnes qui nous mènera à une des frontière Vietnamienne, avec à nouveau de beaux pics karstiques en toile de fond.
Au dernier bivouac au Laos, une bonne bande de filles regarde le cuisto en action.
Un petit rafraichissement aux couleurs transgéniques au goût de menthe givrée avant de découvrir le dernier pays d’Asie que l’on visitera durant ce voyage.
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