TDM tandem

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Du 4 au 19 novembre 2014 : Le Maharashtra et Goa dans le sud de l'Inde

 

Bonjour,

Nous sommes maintenant dans la région du Maharashtra et plus précisément à Mumbaï (appelé anciennement Bombay). Les cocotiers font leur apparition sur le bord des routes et l’humidité dans l’air aussi. Durant notre journée dans la ville, nous ne traversons que les quartiers plus anciens de la péninsule et contournons les hauts buildings blancs de la ville dite « moderne ».

 

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Les rickshaws se sont transformés en voiture à l’anglaise mais sont toujours de couleurs noires et jaunes. Les bâtiments en dur sont également de style différent et les arches rajput ont disparu. Les synagogues, églises et temples Zoroastriens refont leur apparition à coté des temples hindous et des mosquées. Toutes ces religions entrainent des tenues et ambiances de quartier tout à fait différentes. Les tchadors noirs et les tenues colorées avec une petite capuche à la chaperon pour les musulmans, les « sarees » et tuniques colorées avec bijoux dorés sur les oreilles pour les hindous. Dans l’ensemble on rencontre beaucoup plus de monde pieds nus que dans le reste de l’Inde.

 

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 Train a larrivee au centre de Mumbai

 

La pauvreté est beaucoup plus visible ici que dans les autres endroits que l’on a traversés. Nous avions commencé à voir des mendiants à Udaipur mais dans cette dite « métropole », nombreux sont ceux qui habitent sur le trottoir. La nuit, les familles investissent la totalité de certains trottoirs pour y dormir. Tôt le matin, elles font leur lessive, mangent et commencent à rassembler leur menus tissus et accessoires de cuisine puis elles regroupent tout ça sur le bord et le recouvre pour la journée d’une bâche ou équivalent. Plus pratique encore, les vendeurs de rue dorment directement sur leur étale (et pas que la nuit !).

 

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L’heure de la sieste

 

Nous avons visité toute la journée les quartiers du sud à pied. Nous avons encore vu des choses extra ordinaires : un homme s’est pris un balai serpillère sur la tête qui est tombé du xème étage d’un immeuble, la plus grosse librairie de la ville nous a affirmé qu’il n’était pas possible de trouver une carte du sud de l’Inde à Bombay, la fabrication d’un liquide rose à même le sol dans le quartier musulman, … . Un jour un voyageur français a appelé ça « les Indianeries ». Ça fait parti du quotidien mais nous, en tant qu’européens, c’est plutôt insolite.

 

Nous avons aussi traversé les « markets » à ciel ouvert ou couvert. Pour moi, c’est toujours un régal de couleurs et d’animation même si la rue n’en manque déjà pas. Nous aurions pu passer nos journées à Mumbai avec notre appareil photo en action toutes les 2 secondes. Heureusement ou malheureusement les contre jour et la faune, nous ont permis de ne pas remplir la carte mémoire en 2 jours (plutôt déplacé de sortir un appareil photo au milieu de toute cette pauvreté).

 

Nous voyons de ci et de là, des restes de l’époque coloniale Britannique notamment sur les façades, les voitures taxi et la couleur de peau de certains indiens. Nous avons aussi croisé des africains.

 

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Gateway of India

 

Nous avons pu aussi observer que le bétel à « mâchouiller » (chiquer) est aussi de plus en plus présent. Il parait d’ailleurs que les birmans sont des champions dans le domaine. Nous pouvons repérer les « accros » à leurs dents abimées et colorées de rouge. Ils crachent de la salive couleur sang et font des tâches sur le sol. Ça fait un peu vampire mais bon… Les petits vendeurs qui fabriquent les boules utilisent des feuilles et tout un tas de « sauces » et d’épices qu’ils broient. Ils donnent ainsi des « gouts » différents à la boule à mâcher.

Après Mumbaï, direction la côte sud ouest (ou côte Konkan), et le début d’une longue série de petits ferrys qui permettent de faire des liaisons au niveau des « langues » de mer sans faire des dizaines de km de détour. Il y a bien entendu tous les styles de bateaux : du bateau type transport de clandestins rempli de motos au vrai bateau à fond plat accessible aux voitures. Nous les avons testé tous les 2 : si un jour vous avez l’idée de visiter cette partie de l’Inde en moto et que vous ne voyez que des liaisons pour passagers non adaptés aux véhicules motorisés, fuyez ! Ils vous diront bien entendu que tout est possible mais le chargement fait très très peur. Tant que les véhiculent arrivent sur le quai, on charge jusqu’à voir des aberrations qui hérissent les poils sur les bras (qu’à nous seul à priori). Faute de place, les dernières motos sont chargées à cheval sur la rambarde du bateau, à moitié suspendus au dessus des eaux. Si vous avez autant de chance que nous, vous aurez peut être droit à la sonnette d’alarme (une cloche) et arrêt des machines au milieu de la traversée suite à la prise des hélices dans un filet de pêche en pleine nuit…. Enfin, pour conclure ce paragraphe, nous avons globalement un ferry par jour mais nous avons rapidement opté pour les ferries adaptés aux véhicules motorisés.

 

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 Bateau de clandestin

 

Après justement le deuxième ferry, qui nous fait faire la traversée de nuit à cause de la marée, nous avons fait quelques km dans le noir avant de demander à une usine de glaçons industriels si nous pouvions dormir dans le coin. Le seul technicien présent dans la « ice factory » nous a très gentiment laissé sa chambre pour la nuit. Nous avons pu faire travailler notre cerveau sur les machines frigorifiques. Il était content de nous montrer condenseur, évaporateur, … par contre il est immunisé aux fuites de fluides frigorigènes qui nous ont fait tourner la tête. Dans cette usine, les glaçons géants sont fabriqués pour le stockage des poissons. Les livraisons se font par vélo dans des sacs à patates, y’avait donc plus qu’à espérer que la destination n’était pas loin.

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Plage de mouette avant....


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... et apres quon leur ai fonce dessus

 

Les villages de bord de mer sont très très jolis avec leurs végétation luxuriante (cocotiers, bananiers, manguiers, manguiers alphonso, …) leur calme, leur mini route et leurs vieilles maisons enfouies au milieu des palmiers. Nous passons à coté de grande plage vide car peu de personne se mouille. A contrario de l’Iran, les femmes ne sont pas obligées de porter le voile en permanence et le tchador à la plage mais ici tout le monde rentre dans l’eau tout habillé (ils quittent juste leurs chaussures). Les hommes se tentent parfois le short mais tout y va, même le foulard, accessoire de mode indispensable en Inde. Les gens ne nagent pas, ils marchent dans l’eau. J’avoue que la baignade habillée ne m’a pas encore vraiment tentée. Seul Laurent nage et quitte son tee-shirt pour profiter des vagues un peu plus loin que les 5 premiers mètres.

 

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 Marche au poisson

 

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Petit dej sur la plage

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Acces a la plage sous les cocotiers

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 Une plage deserte parmi tant d’autre

 

Les routes sont petites et peu fréquentées car la « highway » se trouve bien en retrait dans l’arrière pays et l’état de celles-ci varient en fonction des tronçons. Elles sont construites en dents de scies plus ou moins proche de la mer. C'est-à-dire que nous montons de 30 à 100 m d’altitude avec des pentes raides, nous roulons sur un petit plateau et hop nous redescendons le tout pour un petit village de bord de mer parfois même avec des pêcheurs et des poissons séchés. Le tout se reproduit inlassablement tous les 10- 15km. Joli mais fatiguant voire même usant pour les genoux.

 

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Ramassage de coquillage


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Sechage du poisson

 

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Les oiseaux ont repere le filon

 

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Au milieu de tout ça, les mosquées se bousculent avec les temples hindous, nous ne savons plus comment dire bonjour (salam, namaste, …). Pour beaucoup, les temples sont équipés de hauts parleurs géants qui hurlent de la musique le matin avant le lever du soleil et le soir avant le coucher du soleil pendant au moins 1h. Ce n’est pas n’importe quelle musique, ce sont des chants racontant la vie du dieu vénéré. Petit hic, c’est que la chanson ne comporte pas assez de couplets pour durer 1h alors la chanson donne la sensation de tourner en boucle. Un peu agaçant car nous n’arrivons pas à nous habituer et cela continue à nous réveiller régulièrement.

Nous avons pu assister à la cueillette des noix de coco au bord d’une petite route. Assez impressionnant ! Le « coco man » ou « mowgli » monte en quelques mouvements à 15m de haut, les pieds nus accrochés ensemble par une corde et avec une autre au niveau des bras selon les tronçons. Il n’est évidemment pas assuré par un baudrier et joue avec sa « machette » et sa corde pour acheminer « les grappes » de noix de coco au sol. Elles sont ensuite disponible à la vente le long de la route ou sur les plages pour boire le lait à la paille et également manger la zone blanche un peu « flasque » à l’intérieur. La majorité du temps, ils vendent le tout sans enlever la grosse coquille verte qui sert de protection à la noix de coco poilue qui est à l’intérieur. On a gouté,  mais ce n’est pas sensationnel au goût. En France, les noix de coco arrivent déjà sèches.

 

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L’homme singe en action


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 Une autre personne receptionne les noix de coco au sol

 

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Nous avons aussi fait un arrêt dans le gros village de Ganpatipuri où il y a un temple dédié à Ganesh ainsi qu’une grande plage surveillée (la seule que nous ayons vue au Maharashtra) où l’on peut se baigner habillé. Sur cette plage, nous pouvons  effectivement constater que les indiens ne nagent pas et pour la plupart s’accrochent à une corde pour s’avancer un peu plus loin dans la mer à peu près au niveau des genoux. Impossible pour nous d’aller nager car dès que l’eau dépasse nos genoux, un surveillant en uniforme type policier s’excite sur son sifflet et nous demande de revenir vers la plage (le fait que la plupart des Indiens ne semblent pas savoir nager n’y est probablement pas pour rien). Pour nous qui savons nager, on aimerait bien faire un tour un petit peu plus loin pour ne pas jouer avec les vagues accroupis !

 

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 Plage de Ganpatipuri

 

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Cours de recre "nature"


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Retirage des filets de peche a la tombee de la nuit


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Hissage du bateau sur le sable


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Petit village de pecheurs


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Sechage du linge


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L’arrivée dans la région nommée GOA est un petit choc dans notre pédalage quotidien. Nous continuons sur la Konkan « coast » mais nous croisons de nouveaux des touristes, et pour dire de nouveaux types de touristes… Les russes sont de la partie avec location de scooter à gogo, peau blanche en cours de « cramage », maillot de bain pour le moins léger pour un pays comme l’Inde où de remonter son pantalon d’un revers me vaut des regards « déshabillant ». Sur ces plages au nord de GOA, il n’y a plus que des étrangers en bikini allongés sur des bains de soleil. Les bars à  alcool sont nombreux et les cartes dans les restaurants ne cachent pas leur vente de bière et autres coktails tant appréciés par les étrangers. Sur la route, on peut de nouveau lire des panneaux annonçant les directions en alphabet « occidentale » et parfois même en russe (enfin je suppose car nous ne comprenons rien et que ça y ressemble). Ce sera donc à Arambol où je pourrais faire ma première vraie baignade en maillot de bain 2 pièces.

 

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Après l’ancien comptoir britannique (ancien Mumbaï), nous traversons maintenant un ancien comptoir portugais. Nous retrouvons des airs d’Europe méditerranéenne avec les églises et les statues du Christ sur le bord des routes. Les chapelles décorées de colliers d’œillets d’inde nous rappellent que les indiens ne sont pas bien loin même si les maisons ont plutôt des noms du type la « casa de … ».

 

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 Eglise de l'Immaculee Conception a Panaji (GOA)

 

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Maisons colorees a Panaji (GOA)

 

La nourriture change un peu mais il est toujours possible de manger de la cuisine penjabi (plats du nord). Nous mangeons local avec des « dosa » (sorte de crêpes) que l’on mange avec des « chutneys » (sauces) ou pommes de terre. Nous nous autorisons d’alléchant  thali aux poissons mais nous essayons de ne pas en abuser  vu l’état des cours d’eau dans le coin. En effet,  comme dit Laurent en Inde, « le beau n’est pas synonyme de propre »….

Je laisse la parole à Laurent pour le Karnataka et comme nous disent les gentils indiens « All the best ».

 

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Une petite pub pour le velo pour terminer... 



01/12/2014
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