TDM tandem

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Du 7 Septembre au 6 Octobre 2015 : L'Argentine, du Nord à la région des lacs

Reprenons où nous vous avions laissé. Après avoir traversé la frontière, nous arrivons rapidement à la douane argentine. Ce superbe bâtiment planté au beau milieu des Andes surprend et nous offre même le confort d’une connexion wifi, improbable ! Les cyclos sont probablement quasiment les seuls à débarquer ici, en tout cas, nous n’aurons pas vu un seul véhicule sur cette piste. Après nous être accaparé un vieux logement de fonction que l’on nous met à disposition, arrivent justement deux cyclistes que nous connaissons : Klauss, autrichien  et Sandrine, française. 4ème fois maintenant que nous croisons Klauss sur notre route ces 3 derniers mois. Etrangement, nos itinéraires ont pourtant été presque totalement différents depuis que nous les avons vus la première fois et nous n’avons en commun que quelques villes « étapes » importantes.

 

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Quelques panneaux au milieu de rien pour signaler la frontière

 

C’est donc à 4 que nous reprenons la piste le lendemain matin  au milieu d’un vent violent qui s’amplifie au cours de la journée. Notre chance : cette région est presque toujours balayée par un vent d’Ouest qui nous pousse férocement dans la bonne direction, rendant la progression (presque) facile.

 


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Elise, Klauss et Sandrine, dans le logement mis à disposition par la douane Argentine


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Toujours de belles couleurs

A 14h, nous arrivons à notre premier village depuis plusieurs jours et les opinions divergent dans le groupe. Alors que Klauss souhaite continuer et profiter du vent favorable pour faciliter la grimpette du col qui nous attend, le reste des troupes est plus réservé et redoute le bivouac du soir : sans ruines ou autre abri le long de la piste, le plantage de tente risque de se révéler périlleux vu la tempête, sans compter que si le vent nous pousse généralement, il devient  carrément impossible à combattre quand nous l’avons de face. Le groupe se scinde donc en deux et ce sera le début de plus de deux semaines en l’agréable compagnie de Sandrine.

 

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Une fois arrivée à San Antonio de los Cobres, une longue  descente d’une centaine de kilomètre et à peine moins de 3000m de dénivelé négatif nous attend. Une descente grisante mais qui ne plaira pas du tout à notre disque de frein arrière que la chaleur dégagé par le freinage (trop) important va complètement voiler. Dommage que cela tombe juste après que nous l’ayons remplacé par un neuf… Les paysages sont somptueux et variés. Et dire que nous avions hésité à prendre cette section à San Pedro de Atacama craignant que les paysages ne soient trop similaires à ceux que nous avions déjà vus ! Cette section fut bluffante du début à la fin et devrait être sur le carnet de route de tous cyclo voyageurs qui passe dans la région : paysages variés et sublimissime, vent certes fort mais qui aide le cyclo presque en continu, piste globalement en très bon état…. Bref que du bonheur !  Cette fois, c’est la fin des hauts cols sud américains, nous ne savons d’ailleurs pas trop si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle mais l’augmentation radicale de la température n’est pas pour nous déplaire après plusieurs mois plutôt glacial.

 

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(S)

 

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Avant San Antonio de Los Cobres


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Bivouac juste avant la redescente, les ruines sont toujours un parfait abri au vent

 

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C'est parti pour la longue descente jusqu'à Salta (S)


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(S)


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Sandrine 

 

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Quebrada de las Conchas

 

A Salta, nous dénichons une auberge de jeunesse sympathique où nous  profitons de la bouffe locale : viande au barbecue (parilla ou asado), bière, vin, dulce de leche mais aussi moins locale : crêpes, glaces, etc…  Autant vous dire que ce nouveau régime alimentaire a entamé notre processus de mutation et que nous travaillons dur à reprendre les kilos que nous avions perdus. A ce rythme, cela pourrait bientôt être de l’histoire ancienne….

 

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Ca ressemble à chez nous

 

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Un régal !

 

Notre route après Salta ne manque pas d’animation. Toute la journée nous croisons des groupes entiers de pèlerins qui rejoignent la ville de Salta pour fêter la vierge del Milagro (du miracle) qui a lieu deux jours plus tard, le 15 septembre comme chaque année. Ils sont plus de 2000 à affluer vers la ville que ce soit à pied, en vélo ou à cheval… souvent escortés par des voitures assurant la sécurité. En fait nous sommes presque les seuls à contre courant et l’on nous fait souvent signe de faire demi-tour vers la ville. De façon plus générale, nous sommes assez impressionné par la ferveur religieuse des argentins : prêtres bénissant en public les fidèles sur la place principale de Salta, inscriptions « Jesus te ama » un peu partout sur notre route sans parler de ce flux de pèlerins…

 

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La route jusqu’à Cafayate ne manque pas d’intérêt, encore des paysages de quebrada aux multiples couleurs que nous traversons à bonne vitesse du fait de la présence de Sandrine qui nous motive à forcer un peu le rythme. Nous arrivons à Cafayate où nous restons une journée. La ville est particulièrement connue pour ses vins, réputés parmi les meilleurs du pays. Nous goûtons donc non seulement aux vins mais également à une spécialité dérivée de la ville : les glaces au vin. Qu’il s’agissent de rouge (Cabernet) ou de blanc (Torrontes), le résultat est très convaincant même si ça picote étrangement la langue! Nous repartons le jour suivant à travers les vignes et les paysages désertiques (toujours agrémentés de cactus) en direction de San Fernando del valle de Catamarca.

 

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Pélerins à cheval (gauchos)


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Garganta del Diablo (Quebrada de Calchaquies)


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Quebrada de Calchaquies

 

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Quebrada de Cafayate (S)

 

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Entre Salta et Cafayate (S)


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Glaces au vin


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Nous empruntons un tronçon de la fameuse route 40 qui traverse l’Argentine du Nord au Sud. Les bornes sur cette route permettent d’en apprécier la longueur phénoménale…. Ceci dit, les paysages désertiques sur des centaines de kilomètres qui nous attendent si nous l’empruntons ne nous emballent qu’à moitié et nous bifurquons donc en direction de Catamarca où nous attendent forêt et verdure. Sur notre chemin, une ville affiche comme slogan « ici se trouve le meilleur climat du monde ». Cela nous fait bien rigoler (mais nous finirons par nous dire que c’était vrai quand nous retrouverons le froid plus au Sud de l’Argentine !).

 

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Ca en fait des kilomètres jusqu'à Ushuaia !


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Sandrine peu après Cafayate


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Remarquer la transition par rapport à la photo précédente


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Après avoir franchi un nouveau col (Paso del infernillo), le décor bascule effectivement sur le versant suivant et de façon inhabituelle, la température chute assez radicalement alors que nous descendons. Les cactus ont disparu et la forêt devient de plus en plus dense. Après un superbe bivouac  dans cet environnement vert au milieu d’un bosquet d’arum, nous nous payons le luxe d’une cueillette de citron-mandarine sauvage le long de la route.

 

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Abri pique nique au "Paso del Infernillo"

 

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Sur l'autre versant du col


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Bivouac au milieu des arômes (S)


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Enfin un bivouac au milieu de la verdure (S)


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(S)

 

La route nous permet les jours suivants d’apprécier à sa juste valeur l’hospitalité argentine. C’est tout d’abord Carlos et sa femme Maria qui s’arrêtent en voiture à notre niveau pour nous proposer de partager un barbecue dans leur maison quelques heures plus tard. Un accueil très chaleureux qui se prolongera finalement jusqu’au lendemain matin. Il convient à juste titre de parler de la viande argentine  réputée à juste titre! Elle est particulièrement bonne et peu chère ici et nous n’en avons jamais mangé autant depuis le début du voyage. Les argentins en mangent en quantité industrielle et s’embarrassent assez peu d’accompagnements : la viande se suffit à elle même. Après une petite ascension au milieu de forêts verdoyantes, c’est cette fois-ci Juan Carlos qui nous fait signe le long de la route pour nous inviter à boire un maté de yerba (herbes). Accompagné de son perroquet apprivoisé Pepe Lucho, il passe de longues heures à nous parler de sa vision du monde où les gens ne prennent selon lui pas assez le temps de vivre. L’invitation à boire le maté se transforme finalement en une invitation à diner et nous resterons finalement à nouveau pour la nuit. Nous arrivons enfin à Catamarca où nous sommes accueillis par des warmshower : Michaela et Max. Michaela  compte se lancer dans son premier trip en vélo, une traversée de l’Argentine par la fameuse route 40, cette fameuse route interminable dont nous vous avons parlé plus haut et nous en profitons donc pour répondre à ses questions « utilitaires » sur le voyage à vélo. La sœur de Michaela étant cuisinière, nous goutons une autre spécialité de l’Argentine (bien qu’on en trouve dans toute l’Amérique du Sud) : les empenadas. Sorte de feuilleté fourré à la viande, à l’œuf ou au fromage.

 

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Retour à la plaine, transport de canne à sucre sans limite de chargement


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Chez la famille de Carlos et Maria


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Chez Juan Carlos (S)

 

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Sans oublier Pepe Lucho

 

A Catamarca, nous quittons Sandrine après deux semaines forts sympathiques que nous n’avons pas vu passé ! Nous aurions continué avec plaisir à rouler ensemble mais nos plannings et itinéraires s’accordent difficilement.  Pour notre part, nous devons accélérer le rythme grâce à un bus en direction du Sud alors que Sandrine se dirige vers Cordoba.

Comme d’habitude, le bus ne fut pas une partie de plaisir. Deux heures d’attente et un chauffeur qui nous prend pour des « jambonneaux » en nous demandant 5 fois le prix indiqué au guichet pour le transport du tandem, ne cherchant même pas à justifier son prix, nous menaçant de décharger le tandem et de nous laisser en plan si nous n’acceptons pas de payer la somme. Il est minuit et refuser reviendrait à attendre 24 heures pour les prochains bus, nous n’avons donc d’autre choix que d’accepter.

 

Mais la vengeance est un plat qui se mange froid et nous n’avons pas dit notre dernier mot. A peine arrivés à bon port, que nous faisons une réclamation à la compagnie, très intéressée par connaitre le nom des chauffeurs qui escroquent la compagnie en mettant dans leur poche des sous qui ne leur sont pas destinés (en l’occurrence, les nôtres). Notre récit sera confirmé dans la journée par la guichetière de notre ville de départ que nous avions mis à témoin et l’on nous rembourse le trop payé. L’escroc a été repéré ce qui n’est pas pour nous déplaire.

 

Notre arrivée en Patagonie Argentine nous donne très rapidement un aperçu de ce qui compose la majorité du nord de cette région : une pampa rase et monotone balayée par de forts vents que rien n’arrête (ni arbres, ni montagnes). La motivation des troupes à pédaler dans ce décor sans intérêt baisse à vue d’œil. Le vent de face et les longues lignes droites sans distraction nous incitent à tendre le pouce dès le jour suivant. A peine arrivé à Zapala, un petit tour au bureau d’information nous apprend que des vents de face à 93km/h sont annoncés pour le lendemain. Sans hésitation, nous retendons donc le pouce et nous faisons déposer à proximité de la zone pour laquelle nous sommes venus ici : la région des lacs ! Sur la route, George nous explique que seuls quelques gauchos (qui exploitent de grandes terres agricoles) vivent ici. Sur cette route de 175km, nous ne verrons qu’une seule école à laquelle les enfants viennent à cheval à travers champs de dizaine de kilomètres à la ronde.

 

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Premières journées de pédalage en Patagonie....


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... qui nous conduisent à tendre le pouce

 

Les forêts ne sont désormais plus bien loin. Les routes sont jolies mais l’ambiance est encore hivernale, cela fait juste quelques jours que le printemps a commencé ici. Nous sommes revenus au froid à notre grand regret, un froid humide et bien différent de celui de la Bolivie qui ne nous incite plus trop à camper mais plutôt à dénicher des backpackers chauffés ! Notre route passe par plusieurs stations d’hiver : boutiques de location de snow et de ski, chalets en bois, forêt de pins. Cela nous fait vraiment bizarre, tout nous rapproche encore un peu plus de la France. On pourrait se croire autour de Villard de Lans, pas vraiment dépaysant quoi.  Seuls les perroquets australs continuent de donner un petit air exotique à cette ambiance froide et nuageuse.

 

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Perroquet austral qui se goinfre de fleurs


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A Junin de Los Andes

 

La pluie commence et ne s’arrête plus pendant deux jours. Heureusement, Sergio et Paola, warmshowers, nous prêtent un duplex rien que pour nous dans la ville de San Martin de Los Andes. Le grand luxe ! En plus il y a un four. C’est parti : tarte au potimarron, gratin dauphinois, flan pâtissier…. On en profite à fond. Sergio et Paola reviennent de deux mois à vélo en France qu’ils ont beaucoup aimé, c’est qu’ils nous feraient envie….

 

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San Martin de los Andes, le lac Lacar

 

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Sergio et Paola

 

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Un duplex pour nous, royal !

 

A la première éclaircie, nous repartons pour effectuer la route des 7 lacs, une route très touristique, du moins en été, serpentant au milieu de nombreux lacs et de forêts de pins. Le bivouac à mi chemin est frisquet, il faut vous imaginer un bivouac au mois de décembre en France au pied des pistes de ski, pas les conditions idéales quoi.

 

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Route des 7 lacs


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Lac Villarino

 

Nous arrivons finalement à une autre station d’hiver, Villa la Angostura, toujours au milieu d’un superbe cadre de lacs et de montagnes aux sommets enneigés.  Mais la pluie s’acharne et nous y restons donc deux jours, confortablement installés dans la maison de la famille de Ana Maria, warmshower. Lassés d’attendre la fin des averses de pluie et de neige qui sont annoncées encore pour les deux jours suivants, nous repartons donc pour passer le col international de Cardinal Samore en direction du Chili. Les averses de neige alternent avec les éclaircies, mais dès que le soleil se pointe nous avons droit à de magnifiques paysages. La neige s’affirme à mesure que nous montons au col et nous avons droit à de belles forêts fraichement blanchies.  C’est dans ce cadre sympathique que nous traversons la frontière et entrons une nouvelle fois au Chili.

 

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A proximité de Villa la Angostura


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Lac aux rives blanchies par la neige


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Superbe route enneigée peu avant la frontière pour passer au Chili

 

Les photos marquées (S) sont de Sandrine. Grâce à elle, vous aurez pour une fois un peu plus de photo de nous deux sur le vélo.

 

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(S)



14/10/2015
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