TDM tandem

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Du 20 Novembre au 3 Décembre : Le Karnataka en Inde

Après la côte Konkan et l’état de Goa où nous ne nous attardons pas car bien trop touristique à notre goût, nous rentrons à nouveau dans les terres.

 

Nous visitons une ferme aux épices sur la route. Le climat de la région permet de faire pousser ici un grand nombre « d’épices » : vanille, café, curcuma, poivre, gingembre, cardamone, « bittle » nuts, …. Les nuts poussent dans de hauts arbres assez similaires aux cocotiers, on nous fait une démonstration de la cueillette. De même que pour les coconuts (noix de coco), l’homme « singe » grimpe en haut de l’arbre, mais à la différence de ceux-ci, les arbres à nuts sont assez flexibles et l’homme passe donc d’un arbre à un autre en faisant s’incliner le tronc jusqu’à être suffisamment prêt de l’arbre suivant.

 

Une fois dans l’état du Karnataka, une petite grimpette nous amène sur un plateau à environ 800m d’altitude, au milieu d’une forêt assez dense où sévissent des fourmilières géantes un peu partout sur le côté de la route. On se risque à y balancer un gros rocher pour voir ce qui se cache à l’intérieur mais rien n’en sort. Nous apprendrons le soir même par les habitants du petit village où nous dormons que ces fourmilières géantes servent aussi de repère aux cobras royaux du coin lorsque les fourmis ont abandonné leur nid. Sympas, non ? Autant dire, que d’y jeter une pierre n’était pas la meilleure idée qui soit et que cela nous a un peu refroidi pour nous remettre au camping….

 

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Une fourmillière en question

 

Les plantations de canne à sucre font leur apparition. Nous passons notre deuxième nuit dans le Karnataka dans un petit village où l’on nous met une salle à disposition. Nous sommes bien embêtés lorsque les habitants nous offrent 4 bouts de canne à sucre car nous n’avons aucune idée de la façon d’y manger. Les gamins du village ont pitié de nous et nous font une démonstration. Il faut commencer par arracher avec les dents toute l’écorce supérieure. On croque ensuite un morceau du « bâton » que l’on mâche avant de le recracher. On extrait ainsi la sève de la canne à sucre. Ce n’est pas mauvais au goût même si réaliser l’opération une ou deux fois nous suffit amplement. Plus généralement, les indiens sont équipés de machine que l’on voit souvent sur le bord de la route dans lesquelles ils introduisent le « tronc » de la canne à sucre qui est compressé et dont le jus  sucré ressort et est vendu tel quel dan la rue.

 

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Champ de canne à sucre

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Démonstration


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On triche un peu avec le couteau

 

Cette même soirée, on nous explique la complexité des langues en Inde. Là où nous les Français nous avons un unique alphabet à apprendre, les indiens en ont 3 : l’alphabet Hindi, celui de l’état dans lequel ils vivent et l’alphabet occidental pour l’anglais. Et il en va de même pour les chiffres. Un véritable travail de titan. En effet, chaque région à son propre alphabet et ses propres chiffres. Et on peut vous assurer que l’alphabet Kanaada (celui du Karnataka) avec ses symboles arrondis n’a strictement rien à voir avec l’alphabet Hindi (celui de l’Inde) en bâton. Et la langue d’un Etat n’est pas là en déco, c’est bien elle qui est utilisée au quotidien : pour les discussions, dans le journal… Ajoutons enfin que cet alphabet n’est pas composé de seulement 24 lettres mais de bien plus puisque chaque sonorité correspond à une lettre. Ceci dit, ils ne seront pas trop de trois pour nous restituer leurs deux alphabets au complet. Ces changements de langues ainsi que les changements de religions peuvent donner l’impression de passer la frontière d’un pays lorsque l’on change d’état en Inde (et encore, en Europe, on passe bien souvent une frontière sans changer ni de religion ni d’alphabet….).

 

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Dans la journée qui suit, et après 5 jours à me trainer une bactérie ou autre, je finis par voir un docteur pour entériner tout ça. Mon statut d’étranger me vaut de passer en priorité, plutôt gênant mais les gens insistent. En revanche, je vous rassure, la consultation se réalise bien à l’Indienne ce qui signifie qu’il s‘agit plutôt d’une consultation publique que privée et que mes symptômes sont connus de tous les autres patients à la sortie de ma consultation…

La journée suivante nous amène à Hubli où nous sommes accueilli par Vivitt et sa famille qui adoptent Elise comme leur propre fille et Elise s’en trouvera totalement changé : tenue Indienne, point rouge sur le front. A notre départ, Vivitt nous suit à vélo sur les 25 premiers kilomètres, c’est cool d’avoir de la compagnie.


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La famille de Vivitt


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La forêt disparait, les champs de coton font leur retour et les champs de mais, d’oignons, de tournesol et de chili (piments) font leur apparition.


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Plantations de chili


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Séchage du chili


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Stockage du coton récolté


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Atelier oignons

 

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C’est le retour aussi des attroupements autour du vélo que nous avions abandonné dans le Rajasthan. C’est rapidement des dizaines de main qui touchent le vélo et chacun y va de son pronostic  sur la composition du vélo, « vitesses automatiques » pour certains, « éclairage à pile » pour les autres…  Nous sommes toujours étonnés comme le comportement des gens à notre égard varie radicalement d’un état à l’autre (voire d’un village à une autre). Ici, tous les gens dans les champs (y compris les femmes !) nous font de grands sourires et des signes de mains ce qui change de l’état précédent. La route est bonne et plate : ça avance tout seul.

 

Alors que nous cherchons à se loger pour la nuit dans un tout petit village, on nous indique un hôpital Français 10m plus loin. Après un petit échange téléphonique avec le manager Français en déplacement, on nous laisse dormir dans une chambre destinée au patient (nous sommes en Week - End et aucun patient n’est là) avec de vrais matelas bien épais : un luxe quoi ! Un panneau accroché au mur à plusieurs endroit dans l’hôpital nous fait bien rire et résume bien un point que nous avions déjà mentionné dans un article précédent :

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Nous arrivons ensuite au site d’Hampi où nous nous posons deux jours. L’endroit est vraiment sympathique et reposant : un grand site archéologique posé au milieu d’un décor étonnant. A des kilomètres à la ronde, le paysage se compose de collines formées de monticules de rochers superposés les uns sur les autres. Une rivière serpente au milieu de ce décor unique et les "soucoupes flottantes" sont le moyen de locomotion local sur le cours d’eau. Le site archéologique est surtout connu pour ses deux temples massifs. Mais c’est vraiment les paysages uniques du site qui lui donnent pour nous tous son intérêt.


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Les jours suivants nous permettront de traverser le plateau de Mysore jusqu’à la ville de …. Mysore. Au début l’itinéraire nous oblige à emprunter des routes assez grosses où circulent de très nombreux camions dont certains sont justes énormissimes. Un flot ininterrompu, klaxonnant en permanence à nous exaspérer. Cela n’est qu’à moitié surprenant quand on voit que la quasi-totalité des camions comporte une grosse inscription « horn please » (klaxonnez s’il vous plait) à l’arrière.


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Et après on nous dit que le tandem est long....

 

Nous bifurquons dès que possibles pour emprunter les petites routes de campagnes beaucoup plus sympathiques. Comme toujours quand nous sommes sur de petites routes, l’Inde nous parait finalement assez déserte et bien loin de l’image surpeuplée que l’on nous avait souvent décrite et qui correspond bien plus au triangle d’or, au Nord. C’est encore un florilège de cultures sur la route : cocotiers, grenadiers, bananiers, papayers, « bitle » nuts, céréales en tous genres, œillets d’inde. Nous remarquons à l’allure des maisons que les zones à cocotiers sont souvent plus riches que les autres. Les noix de coco sont même parfois stockées dans de superbes bâtiments, bien plus beaux que la majorité des habitations. Est-ce pour les protéger du vol durant le séchage ? La majorité des « déchets » issus de la culture des noix de coco est  ensuite utilisée pour alimenter les fours à briques à proximité. Dans cette partie de l’Inde, nombreux sont les hommes qui arborent des jupes, une nouveauté….


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Oeillets d'Inde


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Papayers


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Choisissez votre modèle : courte ou longue !

 

Peu avant Mysore, les champs de canne à sucre se multiplient, la route se remplit de chars à bœuf (ou plutôt à vaches Indiennes à bosse) peinant à transporter les énormes tas de cannes à sucre fraichement récoltés.

 

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La fumée noire des nombreuses fabriques de sucre nous font sentir une odeur de fermentation bien particulière. Nous nous arrêtons à l’une d’entre elle pour en voir le fonctionnement. La petite équipe est ravie et super fière  de nous expliquer le fonctionnement de la petite usine, depuis le broyage des cannes à sucre jusqu’aux différentes étapes de la fermentation et au refroidissement. Tout est utilisé puisque les déchets du broyage sont ensuite étendus sur le sol pour les faire sécher et alimentent le feu servant aux différentes étapes de la fermentation. Le tout à l’indienne, c'est-à-dire qu’à la sortie, si vous êtes sur qu’il s’agit majoritairement de sucre, vous êtes également sur qu’il n’agit pas uniquement de ça : l’hygiène n’a aucune place dans le processus, rien n’est nettoyé et le stockage du sucre produit se fait sur une bâche au sol sur lesquels les gens marchent….


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Broyage des cannes à sucre

 

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Chauffage


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Les 3 étapes de la fermentation

 

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Refroidissement


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Versement dans les moules


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Stockage du sucre obtenu (oui oui il marche dessus !)

 

Nous arrivons ensuite à Mysore, où nous restons un jour et demi dans un hôtel grand luxe, un régal de confort très très appréciable. La principale curiosité de la ville est le Maharadja Palace, dont tous les contours sont recouverts de guirlandes d’ampoules qui sont éclairées la nuit, un bien joli spectacle. Les spécialités de la ville sont la soie, les huiles essentielles, et les colorants sous forme de pigment en poudre que nous retrouvons un peu partout dans le Devaraja Market, au milieu des tombereaux de bananes et des colliers de fleurs. Ce marché est très joli et calme.

 

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Maharadja Palace : avant illumination


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Et après illumination


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Dans le Sud, les repas sont souvent servis sur des feuilles de bananier


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Colorants en pigments

 

Après Mysore, nous empruntons une jolie route qui nous fait traverser  la « Bandipur Tiger Reserve ». On nous avertit à plusieurs reprises des dangers de traverser la zone à vélo du fait des animaux : tigres, panthères, éléphants, ours, bisons... Un panneau nous attend d’ailleurs peu après l’entrée du parc et attise notre curiosité, surtout la partie indiquant qu’il est interdit de s’arrêter (première infraction puisque nous prenons le panneau en photo) et que le parc ne sera pas responsable des attaques d’éléphants… Nous traversons le parc à l’affût du moindre mouvement et du moindre bruit. Pas de problème, Elise est armée de son opinel n°7 et peut faire face au danger…..

 

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Après seulement 7km, le parc se finit et un autre prend le relais puisque nous changeons de région pour passer dans le Tamil Nadu. La montagne n’est pas loin ….



12/12/2014
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